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La montagne ca vous gagne!
5 août 1998

Pèlerinage de Rochemelon 5 août 1998

rochemelon-4

4 Août, 22heures. Jérémy, Patrice et moi commençons une longue marche.
Partis de Bessans, nous suivons la piste forestière du Ribon. Pour l'instant, ça va; il fait nuit, mais le chemin est large et accessible.
Première frayeur : d'énormes ampoules se dressent devant nous. Nous nous arrêtons. Coup de mini -projecteur : ce sont des vaches! Rien de bien méchant, mais elles nous barrent tout de même le passage... On ne va pas foncer dans le tas!

Minuit. La piste forestière s'achève, il va falloir stopper notre progression. Nous nous installons contre le mur d'un chalet, nous enveloppons dans un duvet et tentons de trouver le sommeil (impossible!) en attendant la procession.

Environ deux heures plus tard, les Bessanais sont là. Il ne va pas falloir lâcher leur train si nous voulons poursuivre l'aventure. Eux seuls sont capables, dans la nuit, de nous mener jusqu'au glacier.
Spectacle impressionnant dans la montagne! C'est un défilé de lampes frontales à n'en plus finir!
Halte! Il faut changer les piles. Grrrr.... Quelle galère! Le boîtier s'ouvre avec un tournevis... Bonjour le côté pratique! Comme si nous avions cet outil avec nous... Heureusement, Patrice se débrouille avec une pièce de vingt centimes, mais cela nous prend un temps fou, à en user les piles de la seconde lampe.
Re-halte. La queue s'étire vers l'avant, il ne faut pas lâcher. Pourtant, je ne me sens pas bien. J'ai la tête qui tourne, j'ai mal au coeur... Ce n'est pas le moment de flancher. Les Bessanais progressent... Pendant un bon bout de temps, il me faudra m'arrêter tous les quarts d'heure pour avaler un bout de barre énergétique.
Souffrirais-je du mal des montagnes? On doit être à environ deux mille cinq cent mètres d'altitude.
Enfin, cela passe.

Nous franchissons deux cheminées. Peu avant, les discussions entre "pro" allaient bon train à propos de ce passage : "ils devraient le sécuriser, mettre des cordes pour que l'on puisse se tenir; c'est très dangereux".
Hum, ça fait un peu froid dans le dos. Nous passons néanmoins sans trop de difficultés; on sent tout juste qu'il ne faut pas se laisser entraîner par le poids du sac à dos.
Par contre, quand nous repasserons le lendemain, en plein jour, ça sera plus difficile. "Comment avons-nous fait pour franchir ce passage cette nuit"? C'est sans doutes parce qu'avec l'obscurité, nous ne nous sommes pas rendus compte de la difficulté!!!

rochemelon-2

Le jour se lève; nous faisons une pause petit-déjeuner sur une plate-forme face à une mer de nuages époustouflante! Malheureusement, des brumes nous empêcheront d'admirer le panorama.

Mais nous sommes déjà largement satisfaits par ce spectacle matinal qui s'offre à nous.

Le chemin n'est plus très long. Il faut le vouloir, tout de même, ce glacier! Dix heures de marche avant de l'atteindre...

C'est alors que les choses sérieuses commencent. Nous chaussons les crampons, et c'est parti pour l'aventure!

C'est bizarre un glacier. Je ne m'attendais pas à ça. C'est un peu "cra-cra". On ne voit pas que du blanc, comme l'image que l'on en a de loin, mais on aperçoit au contraire les "cailloux"et la "terre" en dessous. La surface n'est pas lisse du tout.

La traversée doit s'effecter en deux heures pour un dénivelé de 200 mètres, je crois.
Un Bessanais, ancien secouriste nous double. Il porte une radio "au cas où". Prévoyant, le monsieur!
D'ailleurs, ça tombe bien. Une dame vient de s'ouvrir le mollet avec un crampon. Aïe! Il faut vraiment faire attention.

rochemelon-3

Jérémy et moi n'en pouvons plus. Nous sommes épuisés. Enfin! La traversée est terminée...
Le dernier mamelon à franchir est réputé... ter-ri-ble (voir photo)! Les derniers 300 mètres d'ascension doivent se faire à quatre pattes, paraît-il!
D'un commun accord, Jérémy et moi allons nous effondrer sur un gros rocher qui semblait n'attendre que nous.

Nous tombons comme des masses malgré le vent qui souffle fort et les montagnards qui passent : nous sommes effectivement en plein milieu du chemin!!!
Patrice fera l'ascension tout seul. Bravo frangin! Pendant son aller-retour, Jérémy et moi somnolons. J'entends parfois quelques remarques de pèlerins. Nous devons vraiment avoir l'air... attendrissants ou carrément ... pathétiques!

Je ne m'en voudrais même pas de ne pas avoir mené mon parcours jusqu'au bout. Après tout, ce n'était pas la chapelle au sommet et encore moins la messe qui y était célébrée à 10 heures qui m'intéressaient, mais le glacier.
Pourtant, un jour, je le referai. Jusqu'au bout cette fois.

Le retour sera horrible. C'est long, long...   C'est impressionnant de voir à quelle vitesse la neige et la glace fondent à la surface du glacier. L'eau s'écoule de partout.
De retour sur la piste forestière, un monsieur nous propose de nous redescendre en 4*4 jusqu'au village. Nous acceptons, mais un peu plus loin, nous croisons le reste de la famille venu à notre rencontre. Nous descendons donc de la voiture pour finir l'aventure avec eux. Moi, je voulais rester dans la voiture, mais grand frère en a décidé autrement. Je crois que je lui en ai voulu pendant...longtemps!!!
Trop mal aux pieds! il faut dire que j'avais loué des gros croknau... Mes pieds n'ont pas apprécié et je m'en suis sortie avec une belle tendinite, dont j'ai mis des années à me débarrasser, d'ailleurs.
Conclusion : ne jamais marcher avec des inconnues aux pieds... Je le savais, mais bon, comme ces chaussures n'étaient pas neuves, je pensais que ça irait.

Mais je ne détiens pas le record de la bêtise podologiste!
L'année suivante, mon frère Patrice refera le pèlerinage, accompagné cette fois de son fils Jimmy qui marchera sans interruption et sans jamais se plaindre une seule fois avec des chaussures bien trop petites pour lui. De la folie!

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