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La montagne ca vous gagne!
4 septembre 2010

Le Valier depuis le col de Pause

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Le Mont Valier par l'Est : col de Pause - cabane d'Aréou - port d'Aula - col de Peyreblanque - col de Faustin - mont Valier - col de Faustin - col de Peyreblanque - cabane d'Aula - Pic de la Crabère - cabane d'Aréou - col de Pause.

 

Nous partons de la maison vendredi soir en direction du col de Pause (en voiture), afin d'être fin prêts pour la randonnée le lendemain matin.

Le GPS nous fait prendre les chemins de traverse, ignorant certainement que pour aller d'un point à un autre, en Ariège, il faut parfois franchir des cols! Enfin, ce n'est pas bien grave; nous ne sommes pas pressés, après tout! Je compatis juste pour Eric qui a un peu de mal avec les routes de montagne (normal, ça change des Landes!).

 

Après Foix, plutôt que de rejoindre la D117 vers Saint-Girons, nous nous retrouvons donc à Saint-Pierre de Rivière, passant à proximité du gîte où nous avions dormi en Avril, puis en Juin. Salut Bernard! La route se poursuit jusqu'au col des Marrous (990m) où nous pique-niquons. Nous laissons à droite la petite route forestière qui mène chez Manu et Marie, chez qui nous étions allés fin juillet et continuons notre itinéraire jusqu'à Massat, Seix et enfin Couflent, où nous nous engageons sur une petite route puis une piste forestière nous amenant au col de Pause (1527m), lieu de bivouac pour cette nuit.

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 Perle de rosée à la nuit tombée. Col de Pause.

 

 Pour l'heure (déjà bien avancée!), il faut monter la tente, dans l'obscurité. La nuit est étoilée, le ciel dégagé (sauf vers la vallée); nous n'aurons pas froid cette nuit.

Samedi 04 septembre 2010. 6 heures. Dring dring! Le réveil sonne; il est l'heure!

 

Petit matin habituel à la montagne : petit-déjeuner, rangement des affaires, pliage de la tente. Une voiture se gare sur le parking, une autre passe et une troisième vient s'arrêter à côté de la nôtre. Ce matin, nous ne serons donc pas les premiers à partir à l'assaut du Mont Valier...

 

Le jour se lève tout doucement, mais la brume matinale est toujours présente. Après avoir mis ce dont nous n'aurons pas besoin dans la voiture, nous partons avec des sacs légers : de l'eau, le repas du midi, un vêtement chaud.

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Départ fantômatique sur la piste.

 

Il fait frais, mais pas pour longtemps. La marche soutenue (quoi, je pars encore trop vite?!) réchauffe rapidement nos organismes!

 

Nous empruntons au début de cet itinéraire le GR10 qu'Eric avait parcouru l'an dernier au cours de sa grande traversée des Pyrénées avec son pote Nicolas, mais dans l'autre sens. Cette piste forestière, parfois coupée par une petite sente beaucoup plus agréable, nous amène jusqu'à la cabane d'Aréou (1685 m).

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La cabane d'Aréou et un âne émergeant de la brume.

 

La brume commence à se dissiper; le soleil fait son apparition, tandis que nous progressons vers l'Ouest, en direction de l'étang d'Aréou (1886 m).

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Flèche du haut : notre provenance. Flèche du bas : notre destination.

 

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Reflet du soleil sur la montagne.

 

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La cabane d'Aréou.

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En allant vers l'étang d'Aréou.

 

 Ce cheminement se fait avec de magnifiques vues sur les mers de nuages se formant dans la vallée, magnifiées par le soleil levant.

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 Soleil et nuages...

 

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Sommets émergeant de la mer de nuages...

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Dans la vallée...

C'est à peu près un kilomètre plus tard que nous quittons le GR10 pour bifurquer vers le port d'Aula. Nos passons à proximité de l'étang de Prat Matau. Le Mont Valier nous a déjà fait un petit clin d'oeil sympathique.

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 Vue sur le Mont- Valier.

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Petit point avec carte et boussole, près du lac de Prat Matau...

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Quel est ce massif? semble se demander l'ombre...

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Vue sur le massif du Valier depuis la bouche d'Aula.

 

Sa silhouette vue d'ici est assez impressionnante... Je pense : "Tout à l'heure, nous serons là-haut!".

 

Peu avant le Port d'Aula, nous rencontrons des chevaux, probablement des Mérens, qui mangent paisiblement. Ils se montrent curieux, pourtant, lorsque nous tentons de les approcher, leur côté sauvage reprend le dessus. On sent que nous sommes sur leur territoire et qu'il ne faut pas trop les déranger!

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Pas trop rassurée, quand même!

 

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Peu avant le Port d'Aula, les chevaux mangent, paisiblement...

 

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Marche déterminée vers le Port d'Aula.

 

Enfin, nous parvenons à la borne frontière n°421 du Port d'Aula (2260 m).

A présent, nous allons cheminer en territoire espagnol.

 

Borne frontière France-Espagneles anes 060

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Encore un petit point sur l'orientation...

Si jusqu'à présent, l' itinéraire était facile, maintenant, les choses vont se corser! En effet, nous allons avancer sur un chemin non cartographié. Sur la topo qui m'a permis de préparer la sortie, il est précisé que ce chemin est balisé à l'aide de cercles jaunes peints sur les rochers. On verra!

 

Nous nous engageons sur la trace orientée N.O et trouvons effectivement des points de peinture, mais orange... Orange, jaune; le doute s'installe. En regardant la carte, je sais qu'il ne faut pas redescendre vers les lacs espagnols et d'après la topo, je sais également qu'il faut contourner les cuns d'Aula et les Montagnoles par le Sud. Avec ces informations, nous devrions nous en sortir! Le problème, c'est que nous avons à vue plusieurs traces sans trop savoir si ce sont des chemins de rando ou des passages d'animaux. Nous décidons de prendre celui qui part vers le haut, avec l'idée qu'au moins, de là, nous conservons une vision globale du site.

 

Bonant malant, nous évoluons ainsi sans aucune trace de peinture sur les pierres, ni orange, ni jaune. A un moment, nous faisons un point carte/boussole afin de trouver un repère fiable quant à la direction à prendre.

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La vue est belle...

 

A ce moment, nous ne savons pas vraiment si les crêtes à notre droite sont les cuns qu'il nous faut contourner. Soudain, au loin, j'aperçois assez nettement la trace de ce qui me semble être le bon itinéraire, passant par un petit col. Eric n'est pas d'accord avec moi, pensant qu'il faut tirer davantage vers le N-O, et quand nous arrivons à une "intersection" (de chemins de vaches!), alors que mon instinct me dit de prendre à gauche, vers ce col aperçu tout à l'heure, Eric préfère prendre à droite, le chemin plus élevé, toujours avec cette idée d'avoir une vue d'ensemble. Soit! Mal nous en prend! Après avoir pris de pleine face un couloir d'éboulis, nous nous retrouvons sur un replat, depuis lequel j'aperçois le "bon" chemin, en contrebas, ou du moins celui que je crois  être le bon. Je ne peux en être sûre, évidemment, mais je le sens pourtant plutôt bien. Je voudrais tracer à l'azimut pour aller le récupérer mais Eric, estimant que la pente herbeuse est trop raide (ah, les hommes!) préfère rebrousser chemin. Je capitule...

 

Nous reprenons donc le chemin à l'envers, soit dit en passant, guère mieux que la descente que Monsieur a voulu éviter, avec repassage dans l'éboulis, et fort heureusement, partie en "éclaireur", je trouve enfin le bon sentier non loin de là, avec, ô miracle! des pierres portant un rond ... orange! Je m'aperçois alors que ce cercle a été peint sur une ancienne marque... jaune que l'on distingue encore.

 

Il fallait donc bien suivre la couleur orange depuis le port d'Aula! Quelqu'un est passé avec une bombe de peinture orange, et estimant sans doutes que le jaune n'était pas suffisamment visible, a "taggué" sur les marques déjà existantes!

 

Ouf, nous sommes enfin sur la bonne voie... celle que j'avais repérée tout à l'heure. No comment.

 

Après cette petite mésaventure, nous veillons à ne surtout pas perdre le marquage des yeux.

 

Sur le pic devant nous, je distingue des silhouettes, sentinelles de la montagne. Ce sont des isards. Serons-nous aussi bons grimpeurs qu'eux?

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Les gardiens du lieu.

 

En effet, nous n'allons pas tarder à attaquer la première partie technique de la balade : la brèche de Clavera, qui nécessite de faire un peu d'escalade, facile. A son pied, un homme d'une soixantaine d'années est confortablement installé, peut-être à l'affût d'animaux... Il n'a pas randonné depuis longtemps et a préféré attendre ici ses trois acolytes partis tout comme nous à l'assaut du Valier. Après ce moment de discussion, nous reprenons notre ascension. Pour s'échapper de cette portion, il est nécessaire de mettre les mains; c'est un régal! Un régal pour mes jambes, pour mes mains qui caressent le rocher mais aussi et surtout pour la vue lorsque nous débouchons soudainement à la pale de la Clauère (2677 m). C'est magnifique! D'autant plus magnifique que c'est aérien. J'adore! L'un des comparses de l'homme rencontré tout à l'heure se trouve là. Il connaît bien le site et nous montre le chemin à emprunter pour la suite ainsi que les lieux environnants.

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Rencontre avec un sympathique randonneur.

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Vue depuis la Clauère.

 

Nous redescendons légèrement vers le col de Peyre Blanque (2627 m), avec d'autres passages d'escalade, ou plutôt désescalade, qui me comblent!

 

Nous approchons du "seigneur de l'Ariège", mais avant d'atteindre son sommet, il nous faut d'abord passer par le petit Valier (2736 m) aussi appelé "échine d'âne" à cause de sa forme. Nous assistons à cet instant à un spectacle à ciel ouvert époustouflant : le bal des vautours. C'est merveilleux!

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Le petit Valier.

 

Après le petit Valier, nous récupérons la voie "classique" de la randonnée au col de Faustin (2650 m) et 12 minutes plus tard, nous atteignons le sommet du Valier. Youpiiiiiiiiiiiiiiii!

 

Quel bonheur! Quelle vue magnifique!

 

Après avoir admiré un bon moment le panorama (nous reconnaissons l'Aneto au S-O mais ne sommes pas assez calés pour identifier les sommets au loin - Canigou, Carlit, Estats aux dires de certains - bien qu'il ne me semble pas reconnaître la silhouette du Canigou) nous nous trouvons un endroit confortable pour déjeuner : complémentation riz-lentilles (avec carottes, tomates et oignon), fruits et pain. 

 

Eric regrette de ne pas avoir de saucisson et craint de ne pas avoir suffisamment de protéines pour récupérer de cet aller qui fut assez éprouvant pour lui, et avoir assez d'énergie pour repartir. Il ne me fait pas confiance et pourtant, son septicisme sera vite dissipé quand il s'aperçoit que mon plat est nourrissant. Ah la la! Je sais quand même ce que je fais; je ne suis pas une randonneuse du dimanche!

 

Nous avons droit à notre second spectacle aérien de la journée : après le bal des vautours, c'est un oiseau de fer qui nous fait une belle démonstration de son art dans les airs. La personne aux commandes de ce planeur a une parfaite maîtrise de la technique et s'éclate visiblement à virevolter entre les cimes. C'est tout simplement époustouflant!

 

Après cette pause repas-spectacle, nous décidons de ne pas traîner, de crainte que le temps change... Nous redescendons les 2 Valier et retournons au col de Peyre Blanque, à partir duquel nous empruntons un itinéraire retour différent.

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Poésie pour Sophie...

 

Nous nous engageons dans un couloir d'éboulis assez raide dans lequel Eric, peu rassuré pour lui-même, probablement, me contraint à ralentir... Il trouve que je vais trop vite. Mais tout va bien, je me sens à l'aise, moi! Il n' y a pas de souci!

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Col de Peyre Blanque, petit passage d'escalade (pris à l'aller).

 

 Cette fois, il faut suivre les marques rouges. Nous sommes à présent engagés dans une descente interminable... Entre le "pas de Clauère" (1868 m) et la cabane d'Aula, nous nous régalons de succulentes framboises et de myrtilles gorgées de soleil. Délicieux!

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Sur le versant d'en face, le tracé en zig-zag du GR10.

Nous arrivons à la cabane d'Aula (1550 m) sous une belle chaleur. Le dénivelé négatif que nous venons de nous prendre se fait ressentir dans les jambes, alors... pause!

 Mais l'heure tourne... Il nous faut repartir...

 Comme nous voulons éviter de prendre les lacets du GR10 qui nous narguent depuis un bon moment, nous nous engageons donc sur le chemin plus au Nord, vers le pic de la Crabère.

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Les chevaux à proximité de la cabane d'Aula.

Peu après le départ de la cabane, on se reprend un p... de dénivelé positif, waoh! Ca réchauffe! Heureusement que nous avons fait une cure de vitamines avec les fruits sauvages pour nous booster!

 

Nous rencontrons plusieurs personnes qui se rendent à la cabane pour y passer la nuit et entreprendre la montée jusqu'au Valier le lendemain aux aurores. Aïe! Il n'y aura pas assez de place pour tout le monde!

 

C'est là qu'on est heureux d'avoir fait cette balade d'avoir fait cette balade aujourd'hui; demain, va y'avoir du monde!!!

 

Après le pic de la Crabère duquel nous apercevons la voiture, nous redescendons vers le GR10 (piste forestière) que nous récupérons à la cabane d'Aréau. Désormais, nous n'avons plus qu'à remarcher dans nos traces de ce matin jusqu'au col de Pause.

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Le chemin du retour.

Voilà, la promenade est déjà terminée! De retour à la voiture, je me traîne, prenant du temps pour me changer, mais aussi pour marcher pieds nus dans l'herbe, mon petit plaisir post-rando! C'est comme si je ne voulais pas quitter les lieux.

 

Le berger redescend son troupeau. Bon,bon, nous aussi, on y va, alors!

 

Ainsi se termine cette journée qui m'a ravie : les passages techniques furent vraiment à mon goût. C'est exactement ce que j'aime à la montagne... utiliser mes mains pour aller plus haut, sentir le contact avec la roche. Quel plaisir de retrouver cette sensation, 3 ans après l'Estats et 13 mois après le Canigou et sa cheminée...

 

20,80 km et 9h49 de crapahutage. Si demain vous me dites "on y va!", je rempile, sans aucun problème...

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Le Valier par la voie normale juin 2013

Le tuc de la Messe et le pic de Lampau juin 2011

Le Crabère et le Maubermé août 2015

 

 

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