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La montagne ca vous gagne!
30 octobre 2015

Les étangs de la Coma d'Orlu et la Serre de les Xeimeneies, octobre 2015

En ce beau vendredi d'Octobre, Laurent et moi allons réaliser la première partie d' un petit challenge que nous nous sommes fixés quelques jours auparavant : faire découvrir à l'autre un lac ou lieu sauvage des Pyrénées (orientales, ariégeoises, andorranes). Aujourd'hui, c'est Laurent qui commence. Lieu choisi : les étangs de la serre des cheminées, dans le secteur du Carlit. Jamais entendu parler! Bien sûr, il se passe peu de temps pour que j'aille faire mes petites recherches sur la carte IGN 2249 OT Bourg-Madame/col de Puymorens/ Carlit! Je découvre bien des étangs de part et d'autre de la serre des cheminées (ou plutôt Serre de les Xeimeneies) mais le secret ne se dévoile pas complètement puisque je ne sais pas de quel coté de la crête nous irons, bien que j'aie ma petite idée. Quant aux recherches sur Internet, elles ont été infructueuses! Qu'il en soit ainsi, je découvrirai le moment venu! Après tout, c'est ça que j'aime, non?

J'ai réussi à obtenir une rallonge de 30 mn sur l'horaire de rendez-vous à Porté-Puymorens, fixé à je-sais-plus-quelle-heure car je sais qu'il fera frisquet là-bas et moi, j'ai pas envie d'avoir froid!

Enfin, ça ne change pas grand-chose; même si la journée s'annonce radieuse et ensoleillée, ça caille sec au parking 2 du Passet. Fuseau, gants et Buff sur les oreilles ne sont pas de trop et pour la première fois, je démarre avec ma veste d'hiver. J'ai néanmoins réussi à gagner 1/2 heure de sommeil ;-) et ça, c'est précieux!!!

Me voici sur un itinéraire inconnu, même si je suis passée tout près il y a deux ans pour aller ascensionner le puig de la Grava. Nous serpentons dans la forêt, tranquillement, jusqu'à arriver à une passerelle que je reconnais pour l'avoir empruntée le 1er Novembre 2013. Nous allons récupérer - enfin, tenter de récupérer - le sentier qui monte à la cabane Coma de Jan (?) que je connais aussi. En effet, le secteur a été dévasté par une avalanche et la trace se perd facilement. Laurent a l'esprit aventureux, je passe sur le nombre de fois où il me dit : "Bon, là, il y a deux possibilités : soit on monte par là, soit on monte par là..." et ça me fait bien rire, bien contente de voir que pour une fois, ce n'est pas moi qui m'égare. Finalement, on monte par je-sais-pas-où et malheureusement on ne le saura pas car mon GPS s'est arrêté quand j'ai posé mon sac à la passerelle et je ne m'en rendrai compte qu'à la cabane! Ca fait râler car c'est uniquement pour ces moments-là que je prends cette grosse montre : pour pouvoir créer une nouvelle trace sur la carte!!!

Bref, on arrive à la cabane, tite pause, j'en profite pour troquer le short contre le fuseau car il fait à présent bien chaud. 

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Cela vous étonnera à moitié, mon compagnon de rando du jour me sort le couplet du:" Bon, là, y'a 2...blablabla", qui pour le coup, devient plutôt un refrain ;-) et on opte sagement pour la montée la moins raide, en contournant un éperon par la droite.  "Moins raide, moins raide..." mais c'est raide quand même!!! Je suis dans ses traces, je ne dis rien, je ne lâche pas, mais purée, je souffle! Finalement, il finit par craquer car bien que je ne l'aie pas entendu, il souffle aussi, et on s'accorde une petite pause avant de terminer la grimpette - cette fois sans détour- vers le premier étang de la Coma d'Orlu.

C'est magnifique! Laurent m'avait parlé d'un tout petit étang, je m'attendais à une mare, j'avais même émis l'hypothèse que ce soit à sec; il n'en est rien! C'est une superbe étendue, aux jolies formes, en plus!

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Voilà, l'objectif du jour est atteint! Il me dit, selon la forme, on peut continuer jusqu'au second étang, et toujours selon la forme, on peut monter jusqu'à la crête, que je suis justement en train de regarder avec envie. Je lui réponds je sais comment elle va se terminer cette histoire. On dit "selon la forme" et on sait déjà qu'on va y aller, sur cette crête!

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Pour l'heure, nous montons vers le second étang, tout aussi joli, mais quand même moins. Je lui trouve des formes trop parfaites! Nouvelle pause avant de repartir vers la crête.

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Cette fois, on ne se pose pas de questions. Si atteindre cette crête semble aisé par un petit collet sur la gauche, on va choisir l'option "dret dans le pentu". En effet, la voie d'accès au collet n'est qu'une large pente de gispet, et à cette herbe qui pique et qui glisse, on va préférer un terrain plus minéral. C'est parti donc pour un peu plus de 200 mètres de D+ bien raides. Plus on grimpe, plus c'est pentu. Le paysage derrière nous est magique, la pause photo s'impose...

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Le terrain est parfois croulant et d'autres fois, il faut poser les mains. Je me régale! Bon, dans la partie finale, je me dis que ça risque de ne pas être une partie de plaisir pour la descente, mais je pense que vu de là-haut, d'autres options s'ouvriront à nous.

Nous débouchons sur la Serre de les Xeimeneies vers le point 2755, avec une vue plongeante sur les abrupts nord. Ca fout des frissons dans le dos de voir cette verticalité, ou plutôt des tremblements dans les jambes. Nous faisons quelques pas sur l'arête, mais ceci n'étant pas l'objectif du jour, nous décidons de nous trouver un endroit confortable pour prendre notre repas bien mérité!

Ce lieu me rappelle des souvenirs de la HRP. Mes pas ont foulé ces terres entre la grande étendue du Lanoux et l'Estany dels Forats, de bon matin le dimanche 30 août 2014.

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Un petit regard vers l'estany de la coma d'Orlu et Font Vive :

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Puis mes yeux viennent se poser sur le seigneur des Pyrénées-Orientales, point culminant également de notre traversée de l'été 2014. D'ici, on voit très bien le couloir d'accès. Je me remémore ma belle grimpette, avec Félix le Bruxellois collé à mes chaussures. Je me souviens aussi de la bière sortie du fond du sac et dégustée, là, à 2921 mètres, sous le regard ahuri des randonneurs montés par les Bouillouses.

Je me souviens aussi de ma première ascencion du Carlit, en mode entraînement du probatoire AMM. J'étais chargée comme un bourricot et Eric, qui m'accompagnait, ne portait rien. Quand les gens - qu'on doublait malgré ma charge-  lui demandaient s'il n'avait pas honte de me faire porter ses affaires - dont sa grosse veste de sapeur-pompier- il répondait non en rigolant... Enorme souvenir!

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Cette serre des cheminées offre également une vue imprenable sur les pics de coll roig, que j'ai également grimpés...

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La partie NO de la crête et l'étang du Lanoux, avec au fond Pedros et Coume d'Or

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Nous profitons un bon bout de temps de la quiétude et solitude des lieux avant d'attaquer la descente. Pour ce faire, nous empruntons un petit couloir plus à gauche par rapport à notre montée, ce qui nous évitera quelques pas de désescalade. C'est un terrain croulant, mixte caillasse/gispet, du coup, instinctivement on retourne vers les escarpements rocheux. Tiens, je suis heureuse de constater que pour une fois, ce n'est pas moi qui aie des trous à mes chaussures ;-)

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Puis nous récupérons un terrain herbeux pour plonger directement sur l'estany del Baix.

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Qu'il est beau cet étang! Je sors l'appareil toutes les 2 secondes pour le mettre en boîte, mais l'image n'est que le pâle reflet de la réalité. Ce n'est pas grave; le bleu intense s'est imprimé dans les souvenirs!

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Nous redescendons par je-ne-sais-pas-où, hors sentier, ça c'est sûr, et en voulant contourner l'éperon rocheux de ce matin par l'autre côté, on perd toute trace... sauf peut-être celle de quelques isards. Tiens, d'ailleurs, des isards, on en a vus sur la crête au-dessus de l'étang 2, ce matin.

C'est parti pour une descente bien raide, tantôt dans des roches, tantôt dans du gispet et surtout dans les rhododendrons. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu en tête la chanson de Sim, sortie du fond des âges, sortie de je ne sais -z-où tout court : j'aime pas les rhododendrons!

Bref, Laurent cherche de vue la cabane, moi je ne prends même pas cette peine. Tant qu'à faire le sanglier, faisons-le! Ca raye la carrosserie, mais bon, ce n'est pas très grave!

Finalement, on finit par la voir, cette cabane, on avait même fini juste avant par trouver un ou deux cairns et même une sente, mais faut croire que ni l'un ni l'autre n'aimons les voies toutes tracées, puisque sitôt trouvée, sitôt perdue!

Bref, on se retrouve finalement sur un bon chemin juste au-dessus de la cabane. Pour un peu, il paraîtrait ennuyeux après tout ce hors piste que nous venons de faire ;-)

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Là encore, je ne saurai pas quel itinéraire nous avons suivi, car mon GPS s'est à nouveau arrêté au sommet. Grrrrr

A partir de la cabane, nous suivons bien sagement le balisage jaune, même au niveau de l'avalanche dévastatrice, bien que l'on aie été tentés de faire comme ce matin...

Arrivés au parking (2) du Passet, le changement de température est impressionnant. Il fait froid, alors que nous avons eu bien chaud toute la journée, sous des températures quasi estivales, sans un souffle de vent, fait rare  dans les Pyrénées-Orientales qui mérite d'être souligné!

 

Cette magnifique journée se termine au bar de Porté-Puymorens, autre souvenir de HRP car c'est là que Benoît et moi avions pris un bain de foule, à peine rentrés de notre périple.

La première partie du challenge a été une réussite totale; je ne dirais pas que j'espère faire mieux pour celle qui m'incombe, car on risquerait alors de se perdre pour de bon!!!

Merci Laurent pour cette superbe journée et pour m'avoir fait partager ce petit coin sauvage et peu fréquenté!

 

Altitude de départ : 1730 m

Altitude la plus haute : 2755 m environ

1100 m D+ environ pour un parcours de 8 heures avec les pauses.

Bon allez, pour le fun, je mets le parcours et le profil ;-)

parcours serre des xeimineies 30 10 15

profil serre xeimeneies

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