Le pic de la Journalade
Réveil matin
poings qui frottent les yeux
sortir, il fait froid
froid froid
mais si beau!
Vite, vite, remonter le paisible Loumet
qui mène dans le soleil, vers la clarté
et à cette cabane
ou du moins son squelette
Dent noire qui pointe
Journalade
contraste dans le paysage
petite qui a tout d'un grand
Monter
monter
atteindre un palier
puis un autre
vouloir aller toucher le noir de la dent
faire croustiller la neige
Pointes noires happent toujours le pas, le regard
ralentissent le temps
photo, photo, photo
rêve de couloir
tu le vois, celui-là?
et par où passer?
Crocs mordent la neige
pente se redresse
comme pour accéder plus vite à l'eden
Croque la blancheur
rêves d'étendues plus grandes plus sauvages
paysage emportant les pensées
Un dernier effort
aérien
mon préféré
1925 mètres et je vole
je déploie mes ailes
et je pars
Le pas léger
j'm'envoie en l'air
sur cette échine qui se déchire
respirer, souffler,
respirer toujours
Et là-bas
tout là-bas
ça n'en finit pas
le regard balaie
ces roches foulées
en traversée ou pour un aller
Allez, allez!
Ticket pour le bonheur
l'émotivité
et les yeux en prennent plein les yeux
esprit coeur jambes
rejouent ces accords majeurs
Esprit qui invente d'autres paysages
d'autres plaisirs à savourer
Reste là
là-haut
encore un peu
ne pars pas maintenant
profite encore
ne me laisse pas
Puis cours, cours
retrouver le bruissement du Loumet
le fond de la vallée
qui gardera bien le secret du passage
Souvenir que le vent balaiera
personne ne saura
n'imaginera même pas
Souvenir gravé là
et continuer à monter
à gravir
tête dans le ciel bleu
ou dans les étoiles
S'élever toujours
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Dans le coin :
Le pic des Trois Seigneurs et le hameau des Goutets