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La montagne ca vous gagne!
12 décembre 2010

Le Barbet depuis Mariailles

 

Miss_au_Sommet_du_Barbet

... un week-end dans le massif du Canigou

 

 

 

SA MAJ~1

Samedi 11 décembre : Ludo et moi partons de Mariailles (1700 m) à 9h35, en direction du chalet des Cortalets par le GR10, via le col de Segalès. Je connais ce chemin pour l’avoir parcouru en août 2007, mais en sens inverse. Le temps est magnifique. La course d’orientation de nuit (cf « noct’o ») faite la semaine dernière m’a bien entraînée ! Je me sens prête à gravir les sommets…

La première partie se fait tranquillement, nous pouvons évoquer sans peine respiratoire nos souvenirs de rando, et notamment pour moi le championnat du Canigou, qui emprunte pour le moment le même itinéraire.

Il y a un peu de neige par endroits, mais le chemin est largement praticable sans équipement. Juste une belle plaque de glace pentue avant de traverser le Cady (après le col vert – 1861 m) que nous contournons par le haut…

Puisque nous y sommes, parlons-en, du Cady ! Comme le torrent est gelé à certains endroits, et que je connais désormais mon attirance pour l’eau, je prends beaucoup de précautions pour le traverser sans encombres. Trop, peut-être… Au début, tout se passe bien ; je vais de pierre en pierre, comme j’adore le faire. Mais au moment de poser le pied sur la dernière, ce qui devait arriver arrive : badaboum ! Je me retrouve à 4 pattes dans l’eau. Avec le poids du sac à dos, la chute n’en est que plus lourde ; mes genoux ont bien claqué, mais ça va, je m’en tirerai avec quelques bleus seulement. Je me relève doucement, les pieds et le bas du pantalon mouillés. Heureusement, le soleil resplendissant fera sécher tout cela rapidement !

CADI G~1

La balade peut se poursuivre, tranquillement… Nous marchons depuis un bon bout de temps dans les traces d’isards, que nous finirons par voir après l’intersection GR10/pla de Cady. C’est d’ailleurs à partir de cette intersection que je vais reprendre pour la première fois cette portion de GR10 ; étant plus « habituée » à cet endroit à emprunter la HRP.

Je suis heureuse de retrouver de bonnes sensations dans les pierriers et éboulis, sensation que je croyais avoir perdu cet été. Serait-ce parce que mes pieds portent en eux le souvenir d’avoir traversé ces zones d’un pas léger il y a un peu plus de trois ans, me valant alors le surnom de « petit cabri » ?

Le col de Segalès (2040 m) est vite atteint, ainsi que le col de la jasse d’en Vernet (2040 m) depuis lequel nous apercevons le refuge de Bonnes Aigues.

Col d 'en Vernet

Nous poursuivons notre chemin par un petit slalom dans les Conques au milieu des éboulis et quand plus tard, le sentier se transforme en piste, je sais que nous ne sommes plus très loin du refuge. Je reconnais l’endroit où nous avions refait le plein d’eau, la vaisselle et notre toilette en 2007 avec Eric et Océane. 

Croisement vers les Conques

 Croisement GR10/chemin vers le bois de la ville.

 

A 13h20, nous y sommes. Le refuge de Bonnes-Aigues (1741 m) sera notre lieu de pique-nique. Heureusement qu’il fait beau et que nous pouvons manger dehors, car il est fermé. Alors que nous n’avons encore rencontré personne jusqu’à présent, surgit de derrière la construction un homme avec qui nous partagerons le repas. Il semble particulièrement heureux d’avoir de la compagnie !

Je suis contente de découvrir le paysage que je n’avais pu admirer en 2007 à cause d’une mer de nuages dans la vallée. Ceci dit, ce décor avait été grandiose aussi !

Alors que nous nous régalons, assis tranquillement dans l’herbe, mon regard se tourne d’abord vers la gauche, vers ce rocher où Eric et moi avions mangé notre platrée de nouilles asiatiques, à la nuit tombante. Puis je tourne la tête à droite, et là, je retrouve l’amas rocheux où nous avions observé le ciel, à la recherche de la Grande Ourse, avec en bruit de fond le son de la vallée. Séquence souvenirs !

Je sens que nous allons avoir du mal à repartir… En effet, notre repas a été bien consistant. Nos sacs vont s’en trouver allégés, certes, mais pas nos estomacs. Et j’ai dans la tête le souvenir d’une belle descente sur Bonnes-Aigues, en venant de la fontaine de la perdrix. J’ignore pourquoi je m’en souviens si bien… C’est sans doutes que… Et comme nous prenons le chemin en sens inverse, cela signifie que nous allons nous prendre un bon dénivelé positif sur une distance assez courte. Allez, courage ! Ca ne peut pas être pire que les pentes ariégeoises !

A l’intersection piste/GR10, donc juste au départ de la montée, nous entendons des randonneurs ; nous n’allons pas tarder à les croiser. Ce sont deux jeunes hommes à l’allure athlétique, qui descendent à un bon rythme. Ils se mettent sur le côté pour nous laisser passer. Une fois sortie de l’épingle qui suit, je dois me sentir regardée, car je jette un œil dans leur direction, et là, je vois l’un d’eux qui pointe son bâton vers moi. Je n’ai pas le temps de m’interroger que j’entends un : « Murielle ! » qui me scie sur place. Comment est-il possible que je croise ici quelqu’un qui me connaît, et que je connais donc aussi ? Franchement je n’en reviens pas ! Avec l’effet de surprise, il me faut un petit moment pour reconnaître Fred, membre du PTeam, avec qui j’avais fait de l’escalade en Octobre ! Ca alors ! Il vient de gravir le Canigou avec son ami Tonio, et redescend sur Fillols.

Nous discutons un instant, ils nous donnent des conseils au cas où nous envisagerions de monter au pic et nous en montrent quelques photos. Super sympa !

Puis nous continuons notre ascension, qui se fera somme toute assez rapidement… Ce n’est pas mon cœur qui me contredira !

Quand nous avons à vue l’abri de Casteille (1966 m) la pente devient moins raide et nous poursuivons notre chemin toujours aussi sereinement vers les Cortalets. A la fontaine de la perdrix, d’autres souvenirs du championnat du Canigou me reviennent.

Les Conques du Canigou

Mais l’instant le plus fort est celui où nous arrivons au lac. Cet endroit même où en 2007, après un repas-repos-coup de soleil, le regard tourné vers le pic, j’avais eu une étrange sensation, celle de ne pas me sentir étrangère à ce lieu, alors que c’était la première fois que je mettais les pieds dans les Pyrénées. Quelque chose qui ne s’explique pas… Séquence émotion.

Canigou-1

Nous parcourons les derniers mètres qui nous mènent au refuge d’hiver des Cortalets (2150 m), où nous allons passer la nuit. Le froid est désormais notre compagnon…

C’est presqu’un miracle, il n’y a personne d’autre que nous ! Nous apercevons juste depuis les fenêtres du bâtiment une dame, qui n’a pas du tout l’air d’une randonneuse et qui disparaîtra comme elle est apparue. Bizarre !

Le vent se lève ; heureusement que nous sommes à l’abri… Après un petit repos, une bonne soupe maison (et oui, c’est plus lourd que de l’instantané, mais tellement meilleur !) et une infusion, nous allons nous réfugier dans nos duvets. Demain, debout à 6h… euh, non, 6h30, pour la seconde partie de l’aventure.

P1010302 

  P1010315

 

Dimanche 12 décembre : Avec une température de 3,8°C le matin dans le refuge, nous nous levons un peu plus tard que prévu pour partir à l’assaut de la montagne.

Lever de soleil flou

Nous décollons à 9h05 seulement, après un bon p’tit déj’. C’est parti pour l’ascension du Barbet, nous quittons donc très rapidement le GR10. En 1h20, dans la neige et sous un vent très fort, le sommet (2712 m) est atteint. Je n’ai pas pris la précaution de mettre mes guêtres, je me retrouve donc rapidement avec les pieds mouillés (il faut croire que j’aime ça !). Mon rythme cardiaque est très élevé et ça m’énerve, mais il faut ajouter que pour une fois, physiquement, c’est dur aussi… Est-ce les 50 km de la semaine dernière, la marche d’hier ou la progression tantôt dans la neige dans laquelle je m’enfonce, tantôt dans les pas laissés par mon compagnon de randonnée – plus grand que moi, ce qui me vaut de décupler mes efforts – qui rend la marche difficile ? Ajoutez à cela un vent qui me bouscule et me déstabilise même carrément à certains moments, et vous retrouvez une Mumu qui a mal aux cuisses ! Mais cela ne m’empêche pas de grimper avec le sourire, en tenant mon bonnet, et je trouve même le parcours plus agréable en montée qu’en descente. En effet, en août 2008, la descente de la crête du Barbet m’avait semblée longue et interminable…

De là-haut, le panorama est magnifique… Le temps est au beau fixe encore une fois.

BRCHE ~1

Miss au Sommet du Barbet

Le vent va même progressivement baisser et quand nous arrivons à la Porteille de Valmanya (2591 m), il ne nous gêne plus du tout.

Un peu éberlués, nous apercevons un groupe de randonneurs sur l’arête Quazémi… Nous nous demandons si c’est bien prudent avec le vent qui souffle là-haut, et le froid… Comment font-ils pour s’agripper au rocher avec des gants, ou s’ils n’en portent pas, comment supportent-ils le froid ?

Arete Quazemi

 L'arête Quazémi

LA CHE~1

La cheminée

Nous retrouvons le chemin qui descend vers les gourgs et le pla de Cady, que je connais bien pour l’avoir emprunté plusieurs fois, dont une fois de nuit (dans l’autre sens). C’est d’ailleurs là que je m’aperçois qu’il était normal d’avoir eu quelques hésitations sur l’itinéraire à suivre, car avec la neige, il nous arrive de perdre quelques repères, ce qui doit bien faire rire un isard, d’ailleurs ! Nous le voyons débouler, puis s’arrêter au niveau de la Font Nostra, sans qu’il daigne nous regarder… Il semble davantage attiré par quelque chose se trouvant droit devant lui. En fait, il observe un randonneur qui descend du Quazémi d’un bon pas. Puis il tourne rapidement la tête vers nous avant de continuer à brouter, tranquillement.

Isard au Cadi-1

Isard au Cadi-2

Après une belle roulade dans la neige pour moi, à cause d’une tentative échouée de marcher sur la croûte sans m’enfoncer, le chemin se poursuit jusqu’à la cabane Arago (2123 m) où nous terminons les restes de victuailles emportées pour les deux jours. Il fait 15°, c’est impressionnant. Je n’ai même pas froid aux pieds, qui font pourtant floc-floc. C’est encore un instant de pur bonheur…

Dix minutes après avoir repris la route, nous retrouvons le chemin de l’aller, c'est-à-dire le GR10… J’appréhende déjà à l’idée de retraverser le Cady

Mais cela se fera sans peine, enfin, je veux dire sans chute ! Alléluia ! J’ai juste un peu honte d’être si godiche sur ce genre de passage !

La plaque de verglas un peu plus bas se passera également sans difficulté. Le chemin est un peu plus glissant que la veille et je patine grave à certains endroits.  

 

Enfin, nous arrivons à Mariailles. Il ne nous reste plus que quelques centaines de mètres à parcourir pour retrouver la voiture. Puisque nous sommes devant une cascade, nous décidons, avant de repartir, de remplir nos bouteilles d’eau. Je descends tranquillement, je fais attention de ne pas glisser sur la glace et avant que j’aie eu le temps d’ouvrir la bouche pour dire un truc du style : « Tu vas voir que je vais encore finir dans l’eau ! », je me retrouve allongée sur le dos, les pieds dans la cascade ! Ceci dit, la position n’est pas inconfortable… Séquence fou rire !

  

Je pense à Ludo M. et à Fred B., mes compagnons de course et autres raids, habitués à me voir ou dans l’eau, ou dans la boue ; à Mimile, aussi, qui m'a laissée aller chercher une balise au milieu d'un étang au cours d'une course d'orientation nocturne en mars dernier. S’ils lisent ceci, ils ne seront pas étonnés, et j’imagine déjà leur sourire !

 

Voilà comment se termine cette randonnée, une belle aventure pleine d’émotions de toutes sortes…

Mariaille en bas 

Vue sur Mariailles.

 

MONTE ~1

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