Le Saint-Barthélémy et le Soularac depuis les Monts d'Olmes...

... à la découverte du pays ;-)

Mercredi 22 septembre, le soleil brille; le Saint-Barthélémy, visible de la maison, me fait ce matin un clin d'oeil insolent et m'attire irrésistiblement vers son sommet.

C'est décidé, j'y vais! Après tout, mercredi c'est jour de repos, non?

Il est 9h, je prépare mes affaires. Il me manque juste la nourriture; ce n'est pas très grave, je prendrai un sandwich en passant à Lavelanet.

La station des Monts d'Olmes (1500m), point de départ de la randonnée, n'est pas super jolie. C'est une station, quoi! En cette période, elle est particulièrement déserte. Quoique plus petite, elle me fait penser à la Pierre-Saint-Martin.

Je me gare au second parking, quasiment au départ de la piste.

L'ascension jusqu'au col de Cadène (1955m) se fait par les pistes de ski (le chemin le plus à l'Ouest sur la carte IGN), avec pour conséquence des pylones et câbles toujours à vue défigurant le paysage. Et encore, il n'y en a pas trop! Cette première partie n'est donc pas très agréable, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas difficile pour autant. La pente est parfois raide!

Heureusement, dès l'arrivée au col, le paysage change radicalement, s'ouvrant enfin vers une perspective panoramique admirable! On est immédiatemment transportés dans un autre univers. Finies les traces laissées par l'homme! Ici, la nature reprend ses droits...

A l'Ouest, le pic de Han, dent crevant le paysage. A l'Est, l'ensemble de la montagne de Tabe (dont le Pic Galinat reconnaissable avec son pylone, le St-Barthélémy et le Soularac). Au Sud, panorama époustouflant sur les Pyrénées Ariégeoises.

J'emprunte à partir de cet instant le GR "Tour du massif de Tabe" (le chemin le plus au Nord, qui descend légèrement), petite sente très agréable à flanc de montagne où je vais faire deux rencontres inédites : 2 crapauds ENORMES (environ 18 cm), que j'ai d'ailleurs failli écraser malgré leur taille imposante, ainsi qu'un troupeau de mouflons (un mâle et plusieurs femelles, plus précisément), dévalant, farouches, la pente à toute vitesse. Impressionnant. C'est la première fois que j'en vois à l'état sauvage. Première fois aussi que je vois des crapauds aussi gros !

Je poursuis mon chemin, heureuse de me trouver là en ce jour radieux. Je me retourne vers le col de Cadène, à la forme si particulière.

En le voyant de loin, impossible de se tromper...

Le panorama vaut vraiment le détour...

Ce joli single me mène à l'étang d'Appy (1734m), magnifique... Je prends quelques photos qui malheureusement, ne reflètent que très médiocrement la beauté du paysage.

Il est bientôt midi; mon lieu de pique-nique est tout trouvé!

Mais avant, je vais faire un saut jusqu'à la cabane située sur la jasse de l'étang, toute proche. Elle est jolie et a visiblement été rénovée, mais elle est fermée à clé. Le petit lac qui se trouve juste devant est asséché.

Je retourne à l'étang et choisis de m'installer sur un rocher entrant dans l'eau pour me ravitailler, paisiblement, bercée par le clapotis. Ce site attire du monde, randonneurs arrivés pour la plupart par le Sud.

Sortant de ma rêverie, mon regard se tourne alors vers la suite du chemin, qui doit me mener au col de l'étang d'Appy (2028m). Et il n'y va pas par 4 chemins, justement! C'est plutôt direct, donc pentu! J'ai bien fait de reprendre des forces, certes, j'ai allégé mon sac à dos, mais vais-je supporter le poids que j'ai désormais dans l'estomac au cours de cette prise de dénivelé positif?

Ma question trouve rapidement sa réponse : c'est DUR!!!

Courage! Je grimpe jusqu'à un sommet (2169m) où je rencontre 3 randonneurs en train de terminer leur déjeuner, contents de voir que j'ai une carte IGN : je vais pouvoir leur donner le nom de ce sommet. Et bien non! Je ne suis pas en mesure de les renseigner. Aucune mention sur la carte IGN; sur la leur, il est juste écrit : "sommet". On est bien contents de le savoir ;-)

Ils m'offrent gentiment un bout de gâteau maison que je n'ai pas le coeur de refuser. J'en mange la moitié et range l'autre dans mon sac, pour plus tard. Nous passons encore un moment ensemble, à tenter d'identifier les sommets environnants, à parler sport et rando, bien sûr! C'est fort agréable. J'aime ces instants de partage, où l'on donne de bon coeur, sans se poser de questions...

Avant d'atteindre le Saint-Barthélémy, il faut redescendre jusqu'à un col, le col de Girabal (1996m). Monter, descendre, monter... L'un des randonneurs se demande avec humour pourquoi une tyrolienne n'a pas été tendue entre ce sommet sans nom et le pic!

Trève de plaisanterie, il faut reprendre la route! Dans l'ascension du Saint-Barth, j'ai en ligne de mire un randonneur de qui je me rapproche progressivement. Il s'en aperçoit d'ailleurs car il se retourne régulièrement. J'ai un bon pas, mais la pente, là aussi, est raide... et j'arrive au pic (2348m) sans l'avoir rattrapé. Bon, ce n'était pas un objectif, non plus ;-)

Après avoir pris quelques photos, nous discutons un peu. C'est ainsi que j'apprends qu'il vient lui aussi de la station des Monts d'Olmes, mais il fait le circuit inverse du mien. Craignant que le retour par le lac d'Appy soit long, il renonce à son projet de départ, soit aller jusqu'au Soularac. Quant à moi, j'ai encore du temps, la descente vers la voiture devrait être rapide et le Soularac m'attire; je suis bien tentée par encore un peu de D+. Alors je poursuis mon chemin vers l'Est.

Comme s'il fallait prendre son élan, il faut d'abord descendre au col du trou de l'ours (2215m) avant d'atteindre en 40 mn environ le Soularac (2368m), légèrement plus élevé que son petit frère le Saint-Barth. Ca vaut vraiment le coup! Déjà, le parcours est minéral et offre quelques passages nécessitant de mettre les mains, ensuite, la vue de là-haut est époustouflante! Le panorama est encore plus grandiose que depuis le Saint-Barthélémy, que je vois désormais en me tournant vers l'Ouest.

Vers le Nord, ce sont des étangs, Lavelanet, le lac de Montbel, la plaine.

Vers le S-E, les carrières de talc de Luzenac. Décidément, depuis le GR10 de cet été, elles sont omniprésentes dans le paysage!

Et au Sud, Sud-Ouest, la nationale 20 et la chaîne des Pyrénées, avec l'Estats, le Montcalm et le Valier.

Bon, allez, j'arrête de rêver! Il me faut à présent rebrousser chemin...

Pour récupérer le chemin du retour, il faut retourner au col de Girabal. Dès lors, une longue descente commence, dans un décor plus bucolique qu'à l'aller, plus fermé, aussi. Je suis agréablement surprise de trouver des framboises et des myrtilles, ce qui ralentit considérablement ma progression! Mais après tout, je ne suis pas pressée, il n'est que 15h30 et la voiture n'est pas si loin...

Je ne me sens pas toujours à l'aise dans cet environnement, j'éprouve parfois une sensation d'enfermement, car même si ce n'est pas particulièrement enclavé, les dénivellations perturbent une vision lointaine... Je suis dans une cuvette dont la sortie me semble interminable. De plus, la fatigue commence à se faire sentir... Une forme de lassitude m'envahit alors. C'est dans ces moments que l'on apprécierait de ne pas être seul...

Après les étangs (1754m), sans nom eux aussi (du moins, sur la carte), les pistes de ski et leurs poteaux de fer sont à nouveau en vue. Il ne me reste plus beaucoup de chemin à parcourir mais je trouve le moyen de me tromper 400 mètres environ après le dernier étang. Je ne vois pas le sentier qui file plein nord et m'engage sur le chemin emprunté le matin, plein Ouest, mais fort heureusement, je m'en aperçois vite!

Après avoir récupéré le bon itinéraire, je n'ai plus qu'à me laisser aller jusqu'au parking.

J'arrive à la voiture, et comme d'habitude, je mets un moment avant de me décider à rentrer, je n'en ai vraiment aucune envie... Pourtant, il le faut ;-(

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Je garde un excellent souvenir de cette randonnée : le Saint-Barthélémy est un pic qui ne se donne pas facilement. Passée la première montée jusqu'au col de Cadène, un peu gâchée par les aménagements touristiques d'hiver, les paysages sont époustouflants et variés. La portion de GR du Massif de Tabe empruntée m'a vraiment donné envie de faire ce tour dans son intégralité.

Désormais, je regarde ce pic d'un autre oeil, reconnaissant de loin les différents cols, puis le "sommet sans nom" où j'ai recontré le sympathique groupe de 3 randonneurs. De la maison, je vois le versant Nord du massif, avec les pistes de ski, mais aujourd'hui, mon regard peut s'envoler au-delà, car je sais que côté Sud, dans un écrin de verdure se cache l'étang d'Appy, magnifique bijou, et que la vue de là-bas s'étend vers ces montagnes majestueuses qui donnent envie d'aller toujours au-delà...