Le Madres depuis le col de Jau...

 (photo prise par Yvon).

Samedi 9 Octobre; le rendez-vous est fixé à 9 heures au col de Jau (1506m), qui représente une frontière géographique entre l'Aude et les Pyrénées-Orientales. C'est là que nous faisons connaissance avec Ludovic, Yvon et René, nos compagnons de randonnée fraîchement arrivés de Carcassonne.

Nous sommes complètement dans les nuages et personne ne connaît l'itinéraire pour se rendre sur le plus grand sommet audois, le Madres.

Heureusement, Ludo sort son topo-guide. Ah, mais je le reconnais! Le fameux guide Georges Véron que j'avais utilisé en Août 2008 pour faire le Costabonne. Souvenirs-souvenirs...

Il fait un peu frisquet; nous partons rapidement mais tranquillement sur une piste forestière quasiment à plat jusqu'au refuge de Callau (1537 m) puis jusqu'à des anciennes carrières de talc que nous ne voyons pas, ce qui nous fait d'ailleurs douter un court instant sur l'itinéraire.

René, Ludovic et moi (photo Eric).

Mais le marquage jaune sur le terrain et les indications du topo étant clairs, l'hésitation ne dure pas longtemps et à partir de cet instant, nous quittons la piste pour attaquer les choses sérieuses. Ce qui avait débuté comme une petite promenade de santé prend soudainement une allure plus sportive. En une petite grimpette, nous chauffons sérieusement les organismes en prenant rapidement 200 m de D+, puis la montée se poursuit progressivement à travers bois. Au fil de notre évolution, nous sortons de la couche nuageuse, la forêt devient plus éparse, ce qui nous permet d'admirer le paysage dans lequel nous évoluons. Les arbres commencent à prendre leurs couleurs automnales, de-ci, de-là, quelques tâches jaunes et rouges viennent magnifier la beauté du lieu.

 Paisible torrent (photo Eric)

 

 La brume s'est levée.

 Contraste de couleurs (photo Eric).

 

Automne (photo Eric).

 Pureté des couleurs (photo Ludo).

Yvon, Eric, René et moi-même (photo Ludo)

 Ludo, René, Eric et moi (photo Yvon).

L'une des stars du jour (photo Ludo).

Un sorbier sur le bord du chemin sera même l'une des vedettes de la promenade. Son habit rouge orangé n'échappe à  aucun appareil photo...

Nous poursuivons notre chemin et faisons une petite pause à la cabane de la Balmette (1945 m). Derrière un amas rocheux, je suis surprise de découvrir quelques myrtilles. Miam!!!

 René et Eric en pleine discussion; Ludo et moi en pleine lecture de carte (photo Yvon).

 

Le paysage qui nous entoure (photos Yvon)

Trêve de gourmandise, les garçons ont déjà repris la route. Ca ne traîne pas! Normal, le vent n'est pas chaud; mieux vaut être actif!

Après une montée progressive, nous attaquons l'avant-dernière partie de la montée bien raide avec le souffle beaucoup plus court - enfin, en ce qui me concerne! Aussi, les quatre entraînements de course à pied faits dans la semaine se font ressentir dans mes mollets. Aïe, aïe, aïe!!!

L'ascension du sommet (photos Eric).

Enfin, nous arrivons au Madres (2462 m); c'est un sommet qui a la particularité d'être "plat". De là, la vue est époustouflante. Tout d'abord, nous pouvons admirer le Canigou, dent majestueuse émergeant des nuages. Ah, ce Canigou! Quelle sensation de le voir ainsi; je ne m'en lasse pas!

En promenant notre regard vers le Sud, nous pouvons voir le lac de Matemale, avec la station des Angles et les remontées mécaniques de Font-Romeu un peu plus loin [merci les garçons pour ces précisions géographiques!]

En continuant de tourner notre tête vers l'Ouest et le Nord, nous voyons la silhouette caractéristique du Saint-Barthélémy, et de l'ensemble du massif qui se détache du paysage.

Et là-bas? Est-ce la dent d'Orlu? Je regrette de ne pas avoir la connaissance (ou reconnaissance) de tous ces sommets environnants.

Les vautours sont là et nous gratifient de leur spectacle aérien. Seraient-ils à l'affût d'un peu de nourriture? Il est l'heure, remarque.

Le vent souffle fort, nous nous mettons en quête d'un abri rocheux pour manger tranquillement. Mais avant, apéritif! Fitou (merci Yvon) et fruits secs... P'tit clin d'oeil sympa de Ludo qui sort une saucisse ariégeoise ;-)

C'est un moment comme je les aime, où partage, plaisir, simplicité et convivialité sont au rendez-vous... Quand on pense qu'il y a à peine 4 heures, nous ne nous connaissions pas et la magie de la montagne fait que nous sommes en train de passer un moment super agréable ensemble, loin de toute fioriture... J'adore...

 Le Canigou, tel une île flottante...

 Magnifique (photo Eric)

 Au loin, le lac de Matemale (photo Eric)

 Quel bonheur d'être assise, là... (photo Eric).

 Vers l'Ariège... (photo Eric).

 Vue sur les Pyrénées-Orientales (photo Yvon).

 Yvon qui s'est bien protégé du vent.

 Rien à dire... (photo Yvon).

Bon, on a beau être bien, il faut songer au retour, maintenant! L'itinéraire nous conduit au tout proche Pic du Bernard sauvage (2423 m). Désormais, il nous faut suivre attentivement les indications de Georges Véron. Tout se passe bien, je suis surprise de trouver encore quelques myrtilles - oh, pas de quoi se faire un festin, au début, juste une pour chacun d'entre nous, mais plus loin, il y en a d'autres... - nous voyons peu à peu les nuages venir sur nous (ou est-ce nous qui allons à leur rencontre?) et c'est juste au moment où nous avons une hésitation quant au chemin à prendre, que nous nous retrouvons dans la brume... Prudence, prudence!

!

Vers le Bernard Sauvage (photo Yvon).

 "Allo la Terre, ici la Lune! " (photo Eric)

 René, Yvon, Ludo regardant ce qui nous attend (photo Eric).

 Bon, et bien, allons-y! (photo Eric).

 L'expédition est repartie (photo Eric).

 Nuages, nuages... (photo Eric).

 Myrtilliers ayant revêtu leur parure d'automne... (photo Eric)

 Les pins... (photo Eric)

Paysages bucoliques (photos Eric).

Vers "la Glèbe", le chemin qui semble de moins en moins en être un s'engage dans une pente herbeuse à fort dénivelé négatif. René s'y aventure, nous le suivons de loin, mais commençons à douter. Malheureusement, les nuages gênent notre visibilité, la trace semble effectivement avoir disparu, mais bon, cela arrive parfois, surtout quand on part en compagnie du guide Georges Véron...

L'herbe est mouillée, ce qui la rend glissante. Face à la situation, Eric stresse et  préfère ne pas s'aventurer dans la pente. Nous rebroussons donc chemin. Après tout, il a peut-être raison, et surtout, il ne serait pas bon que l'un des membres du groupe cède à la panique. Même si les avis sont partagés, mieux vaut être sages...

Nous voilà donc revenus à la "bifurcation" qui n'en est pas vraiment une puisqu'elle ne nous laisse aucun choix d'itinéraire, nous ne voyons d'ailleurs pas d'autre possibilité que ce que nous avons fait, alors nous allons contourner par l'Ouest. Après avoir fait un peu de hors piste à travers les genêts, nous récupérons un sentier et cheminons dans la forêt.

 Le petit pas de 2 d'Yvon pour ne pas se mouiller les pieds (photo Eric).

Pendant ce temps, René s'est payé le luxe de ramasser quelques champignons. A chacun sa cueillette gourmande!

Après la traversée du torrent et un petit contournement de rocher "pour rien", nous ne tardons pas à récupérer le sentier emprunté à l'aller. Of, ça fait plaisir de retrouver les petits rectangles jaunes sur les arbres et les rochers. Désormais, nous n'avons plus qu'à nous laisser aller jusqu'au col de Jau, ce qui se fait tranquillement.

Voilà, encore une belle aventure humaine, avec des personnes que j'ai beaucoup appréciées et avec qui j'espère pouvoir de nouveau randonner.

Merci à René, Yvon et Ludo pour leur sympathie et leur bonne humeur. Merci aussi pour les belles photos.