Boucle des étangs dans le Vicdessos
Aujourd’hui, l’objectif n’était pas d’atteindre un sommet, mais plutôt d’accompagner un lecteur assidu de mon blog qui rêvait de voir « en vrai » ces magnifiques étangs que je photographie en long, en large et en travers et plus précisément le grand étang Fourcat. Ayant trois heures de route aller et une seule journée pour venir dans le Vicdessos, il lui fallait rentabiliser son déplacement ;-) donc, il avait en tête une grande boucle dans le secteur.
Le « défi » me plaît, cela fait un petit bout de temps que je n’ai pas fait plus de dix heures en montagne avec pas mal de D+ d’une seule traite et j’avoue que cela commençait à me manquer (enfin…)
La forme n’est pas spécialement au rendez-vous et je vais vite le sentir…
7h48, nous nous engageons sur le sentier du Picot. Au début, c’est gentil, et moi, j’aime pas quand ça commence gentiment, parce que on s’habitue… et quand ça se met à grimper sec, ça fait mal ! Quand on atteint le ruisseau du Picot, et que dès lors, on longe celui-ci, le cœur palpite grave dans sa petite cage ! Je repense à ce chemin parcouru il y a deux ans, avec un sac de 18-20 kg sur le dos, et je me dis que j’avais une sacrée pêche à cette époque, car il me semble que c’est plus dur aujourd’hui, et je suis pourtant bien moins chargée… Le premier étang du Picot est atteint, puis le second, puis le troisième. On perd le balisage – ça c’est ma spécialité, mais le pire, c’est qu’Anthony n’est pas mieux !!! – on part rive gauche dans les éboulis, on voit bien quelques cairns, mais pas de marquage, c’est un peu casse-pattes, moi, je ne me souviens pas de ce passage (pourtant, c’est bien par là que j’étais passée en 2011), c’est un peu galère, et quand on arrive au quatrième étang, je suis un peu déboussolée, dans mon souvenir, il n’était pas orienté comme ça… Normal, c’est en avançant encore un peu que je retrouve mes repères : on est sorti un peu plus à l’ O par rapport au tracé (mais qui est à l’Ouest ???!!!)
la lumière n'est pas encore sur le 1er étang
le 2ème étang du Picot
L'étang supérieur du Picot
Le 4ème étang du Picot
Nous ne nous attardons pas, pressés que nous sommes de grimper sur la crête et de découvrir le site du Fourcat.
Après avoir surplombé l’étang, nous changeons de direction pour nous engager dans un premier petit couloir équipé d’une main courante. Dès le début de la randonnée, j’ai trouvé le terrain glissant, et cet endroit l’est particulièrement. Pourtant, le rocher est bien sec. Serait-ce mes chaussures ? On dira ce qu’on voudra, mais désormais, je me sens bien plus à l’aise avec mes trail de montagne La Sportiva, et je regrette de ne pas les avoir mises aujourd’hui.
Tout en continuant à grimper, je me dis que l’on avait une pêche d’enfer en 2011, car Eric, Laurent, Océane et moi nous étions vraiment éclatés sur ce passage, avec nos gros sacs à dos et 5 jours d’itinérance dans les jambes… On s’était même tenus à la main courante rien que pour la photo. Et moi, aujourd’hui, j’ai glissé à cet endroit. Sans conséquence, heureusement.
Encore un petit passage sécurisé et nous débouchons sur la première crête. Connaissant le lieu, j’ai bien averti Anthony qu’il fallait d’abord descendre, puis remonter avant de découvrir le grand étang Fourcat et le refuge éponyme. Tout ça dans de gros blocs et en contournant un ou deux jolis névés. Après ce petit effort, nous y voilà enfin ! Deuxième fois que je me trouve ici, et c’est toujours aussi magique… Alors vous imaginez le ressenti d’Anthony, qui découvre LE grand étang Fourcat !!! Allez, on y va ?
le 4ème étang du Picot
massif du Montcalm
Bassies et Valier au loin
La descente est un peu glissante par endroits, mais rien de bien méchant.
J’avais estimé mettre 4 heures pour parvenir au refuge ; nous mettrons 40 mn de plus. Le canoë qui m’avait fait halluciner il y a deux ans est toujours là, sur la rive Sud du grand étang Fourcat. Ca fait tellement longtemps que j’en rêve ; il faudra bien qu’un jour, j’ose demander au gardien si je peux l’emprunter pour faire un petit tour…
Une petite pause de 5 minutes, il est l’heure de manger, mais nous préférons nous trouver un coin plus tranquille. A ce moment de l’itinéraire, je vais emprunter une partie que je ne connais pas, qui consiste à contourner l’étang par le Nord. Toutes les trente secondes, on s’arrête pour prendre des photos. Impossible de résister. L’appareil a peine rangé, on le ressort… C’est tellement beau !
Il y a une petite dalle à passer, faut pas que le rocher soit mouillé, sinon, risque de plongeon ! S’ensuit un passage un peu pénible, une belle descente dans un couloir suivi d’une traversée dans des éboulis – encore -. Comparé au décor idyllique teinté de bleu profond, de vert, et de rouge, ce site nous paraît bien austère et morne et du coup, on a un petit coup de mou… Heureusement, devant nous, s’ouvre une fenêtre de verdure et nous débouchons sur l’étang de la Goueille. Pas mal aussi, celui-ci. Lieu tout trouvé pour nous poser et reprendre des forces. Quelques nuages blanchissent çà et là le ciel, rien de bien méchant, sauf quelques-uns plus gris sur l’Andorre, soit exactement là où nous allons… Pourvu que le beau temps se maintienne encore quelques heures ! Ca serait pas de bol que ça se gâte, d’autant plus que je suis déjà passée à cet endroit une fois… dans le brouillard ;-(
Quelques photos du grand étang Fourcat :
Et du petit, aussi :
Mais le grand nous attire irresistiblement :
L'étang de la Goueille :
Après trente minutes de pause, nous repartons à l’assaut du port de l’Albeille et de l’Andorre. Encore une fois, nous perdons le balisage, mais sans conséquence. Chaque montée devient difficile, pourtant, je trouve que ce col se grimpe bien. Et là, Anthony en prend encore plein les yeux en découvrant le grand étang de Tristagne. Moi aussi, même si je connais. La descente côté andorran est plutôt coton et je crois qu’on met plus de temps à descendre qu’à monter ! Je comprends mieux pourquoi j’avais mémorisé cette portion du parcours !!!
Déjà, on entend les randonneurs « familiaux » parler. Se retrouver dans le cirque de Tristagne, accessible et fréquenté, contraste avec les quelques heures que nous venons de passer en terrain ariégeois, sauvage et silencieux. Mais il en faut aussi ! On profite de ce moment de répit – techniquement parlant - sans toutefois traîner, avant de retourner en territoire français, ce qui doit se faire au prix de 500 mètres de remontée. Rien que d’y penser, je soupire, je soupire… Et en effet, si les premiers mètres sont plutôt doux et gentils, on va se prendre un raidillon qui… wouf, qui fait boum-boum, là, quelque part dans la poitrine… Je ne soupire plus, je souffle, je souffle ! Il fait chaud, en plus…
En montant vers le port de l'Albeille, vue sur le Tristagne
étangs de la Goueille et de l'Albeille vus du port
descente du port de l'Albeille (versant Andorran)
l'étang de tristagne
l'estany del mig
l'estany primer
l'estany primer
les étangs et le pic de Tristagne
l'estany primer
On arrive sur les pistes de ski, et tandis que nous en bavons, les Andorrans, tranquilles, tout frais, débarquent au port de Caraussans après un petit voyage en télésiège depuis la station d’Arcalis. Pffff…. Ah oui, au fait, on a encore dû perdre le balisage, car nous étions censés passer à l’estany de Creussans, et nous nous retrouvons bien au-dessus (trop pressés que nous étions de monter, peut-être ???!!!)
Je retrouve le port de Caraussans, avec ses panneaux dignes d’un carrefour routier, et je comprends l’erreur que j’avais constatée sur la table d’orientation : « pic des trois Seigneurs 2676 m ». Au début, je pensais à une erreur d’altitude, le pic des 3 Seigneurs culminant à 2199 mètres, mais au final, je me rends compte que d’ici, ce pic n’est pas visible, et que c’est le massif de Bassies que l’on voit. Il y a donc eu confusion de nom. La prochaine fois, il faudra que j’emporte un marqueur pour rectifier cette erreur. C’est pareil, j’ai un doute quant à leur localisation de la Coma Pedrosa. Pour l’avoir fait quelques jours auparavant, elle me paraît drôlement éloignée du port de Bouet…
etang de caraussans et massif de l'Estats
le pic de l'étang Fourcat
Bref, nous prenons la crête Sud, en chemin, Anthony découvre pourquoi je lui ai dit qu’il pourrait se refaire une beauté à cet endroit et nous poursuivons jusqu’au pic de Caraussans, une dernière petite ascension qui ne me fait pas trop de mal !
massif de l'Estats
sommet du Caraussans
Voilà, l’objectif du jour est largement atteint, désormais, une longue descente nous attend. Le sentier passe au-dessus de l’étang de Caraussans, nous faisons donc un petit crochet pour aller voir cette dernière étendue d’eau du parcours (sans compter Soulcem, bien évidemment), ainsi que la cabane-pyramide, fermée en période d’estive. Ayant perdu le sentier une fois déjà à cet endroit, je porte toute mon attention sur le balisage, et ça va, je le retrouve assez aisément. A cet instant du parcours, on n’a plus trop envie de merder !
La descente commence assez doucement pour se raidir rapidement. Au moins, ça va vite ! Déjà, j’appréhende le retour sur la piste. Je hais la piste. Mais finalement, en discutant, en revenant sur ce que nous venons de faire, je ne la sens pas passer. Y’a pourtant deux bons km au bas mot.
l'étang de Caraussans
le port et le pic de Caraussans
le Medecourbe
la cabane de Caraussans
C’est un peu de la triche, je sais, mais nous ne bouclons pas la boucle. Etant partis du barrage de Soulcem, notre périple se termine au parking des orris du Carla, car nous avons mis – à ma demande, parce que je déteste la route et que je sais ce que ça fait de marcher sur du bitume après plus de 10 heures de rando, parce qu’on en avait la possibilité aussi – une voiture au départ et à l’arrivée. Mais sans remords et sans mauvaise conscience !
Un joli périple de 11h20 avec les pauses
2200 à 2300 m de D+
Pas de gros sommet, mais un terrain assez exigeant
21 km selon Garmin, 24 selon Carto Explorer
Et même pas mal le lendemain ;-)
Encore merci à Anthony d'avoir été à l'initiative de ce projet ;-)
Ou c'est le GPS qui déconne (je crois un peu), ou c'est la carte IGN qu'est pas bonne... ou on était vraiment à côté de la plaque. C'est encore pire que ce que je pensais!!!!!
Départ du barrage de Soulcem (1560 m)
Etang 1 (2040 m) + 1h
Etang 2 (2163 m) + 20 mn
Etang 3 (2286 m) + 20 mn
Etang 4 (2416 m) + 40 mn
Crête N du Malcaras (2665 m) + 1h05
Eperon (crête 2 - 2660 m) + 35 mn
Refuge étang Fourcat (2445 m) + 40 mn
Etang de la Goueille (2393 m) + 1 h
Port de l’Albeille (2601 m) + 57 mn
Estany de Tristagne (2248 m) + 48 mn
Port de Caraussans (2615 m) + 55 mn
Pic de Caraussans (2709 m) + 26 mn
Parking des orris de Carla (1650 m) + 2h08
Ces temps indicatifs incluent les pauses plus ou moins longues (reprise de souffle, photos, lecture à la table d’orientation du port de Caraussans, etc…) sauf celle du repas à l’étang de la Goueille.
A titre indicatif, Georges Véron donne l’étape Mounicou – refuge de l’étang Fourcat en 6h30. Etant partis 450 m plus haut, il faut déduire une heure environ de ce temps. Nous avons mis 4h40.
Il donne 1h30 entre le 3ème étang du Picot et la crête du Malcaras, là où nous avons mis 1h45 (mauvais itinéraire entre les étangs 3 et 4)