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La montagne ca vous gagne!
20 août 2013

Le Picot et le Malcaras

Parce que j'en rêvais depuis 2 ans :

http://la-montagne-ca-vous-gagne.over-blog.com/pages/GR_10_2011_entre_Couserans_et_Vicdessos-5846318.html

Parce que revoir ce canoë bleu le 15/08/2013 n'a fait qu'accroître mon désir :

http://pyreneesmagiques.canalblog.com/pages/boucle-des-etangs---vicdessos-aout-2013/27865271.html

Trois jours après, je suis remontée là-haut...

Et :

 

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Mais avant, il y a eu la montée et l'ascension du pic Picot (2707 m) :

Cela fait seulement trois jours que je suis montée au grand étang Fourcat, et déjà l’idée d’y retourner me démange. Ce canoë sur la rive hante décidément mon esprit…

Je décide de remonter par le sentier du Picot, au départ du barrage de Soulcem (1560 m), ce qui me donnera l’occasion d’aller rendre une petite visite au pic éponyme. C’est donc parti ! En 1h40, j’ai atteint le troisième étang, et pour la première fois, je vais suivre le balisage rouge et blanc qui mène au dernier étang par la rive droite. Et oui, les autres fois, je me suis tapé les blocs de la rive gauche !!! Je vois à peu près où il faut quitter le sentier pour s’engager dans la pente herbeuse, et atteindre le sommet, mais espérant trouver une trace ou un cairn, j’avance encore un peu. Rien. Il faut donc que je me décide. Alors c’est parti ! Au lieu de me diriger vers le point 2468 comme il me semblait l’avoir vu dans un topo, je file dret dans le pentu pour arriver au pied du sommet, à droite du point 2606, au prix d’un gros effort, car quand on a le nez dans la pente, on ne voit pas forcément que celle-ci s’accentue au fil de la progression, c’est ballot. Il aurait donc effectivement été plus aisé d’aller chercher la crête à son point le plus bas… bref, quand j’arrive là, j’ai chaud… mais c’est beau ! Il ne me reste plus qu’à filer sur la crête 101 mètres plus haut, un jeu d’enfant… 2h41 après mon départ, je suis sur le pic Picot (2707 m), pas mécontente du tout. Le panorama est magnifique sur les étangs de Gnioure, Fourcat et Picot, ainsi que sur les massifs de l’Estats et de Bassies. Au sud, la vue est cachée par le Malcaras.

 

le 1er étang du Picot

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le second étang

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le 3eme étang

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au sommet :

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Prise au jeu, je décide de continuer la crête Sud, constituée de blocs plus ou moins gros, et parfois assez aérienne. De temps en temps, je descends légèrement sur le flanc O (à droite), je remonte sur le fil de l’arête, je tombe sur un cairn… jusqu’à ce que je me retrouve devant une grande dalle inclinée qui a l’air carrément d’une faille, une brèche ou je ne sais quoi, car cette paroi me cache la vue. Je ne pourrai pas aller plus loin, me semble-t’il. Inutile de faire demi-tour et de retourner au pic, je crois que je ne retrouverai pas le chemin… Je décide donc d’entamer la descente aussi dret dans le pentu qu’à la montée, voire plus, avec l’idée tout de même d’aller rejoindre l’endroit où je suis montée. Mais une traversée dans le gispet ne me tente pas plus que ça. Du coup, je préfère prendre un couloir d’éboulis fins, en prenant soin de toujours bien éviter de me diriger vers les barres rocheuses, présentes au-dessus des eaux paisibles. C’est fuyant, mais ça passe et je me retrouve dans les éboulis surplombant le quatrième étang du Picot (2460 m). Ouf, quelle histoire ! Je ne la recommande pas du tout. Du sommet – pause comprise- il m’aura fallu 1h20 pour rejoindre l’étang. Une pause s’impose ! Surtout que l’aventure n’est pas terminée. En effet, pour rejoindre le refuge de l’étang Fourcat (2445 m) où je compte passer la nuit, il me faut gagner la crête du Malcaras (2665 m) par le GRT avec les deux passages câblés, redescendre d’une centaine de mètres et remonter d’autant afin d’atteindre la seconde crête qui permet de basculer sur le versant Fourcat. Tiens, des isards… Comme quoi, il y en a en Ariège ;-)

Aujourd’hui, j’ai chaussé les trail de montagne, et je me sens beaucoup plus à l’aise que dans mes chaussures montantes de rando. La différence est impressionnante !

Six heures après mon départ, soit à 18 heures, je suis au refuge de l’étang Fourcat. Les jeunes enfants de Philippe, le gardien, jouent sur la terrasse. Ils semblent en pleine forme ! Ce soir, nous ne serons pas nombreux : 4 à y dormir et 8 à y manger (deux couples bivouaquent aux abords des étangs). Tant mieux ! Il fait bon, je suis heureuse de me retrouver là. Philippe me propose de m’installer dans le dortoir nommé l’Albeille. Cela me fait sourire ; c’est déjà dans celui-ci que j’avais dormi avec Laurent, Océane et Eric lors de notre passage – entorse au GR10 en Août 2011. Pourtant, aujourd’hui, il y avait l’embarras du choix !

Le canoë est là, sur la rive N du grand étang Fourcat. Il me fait de l’œil. Irrésistiblement, il m’appelle, il m’attire…

l'étang supérieur du Picot :

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vue sur l'étang 3

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l'étang 4 (supérieur)

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la crête 1

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la crête 1 avec le couloir de descente vu depuis la crête 2 :

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le petit étang Fourcat :

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le refuge de l'étang Fourcat :

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Je ne sais pas trop comment le demander au gardien, mais finalement, il m’autorise à faire un petit tour. Mais pas ce soir. Comme il me tarde d’être demain matin !!! Pourvu que les conditions soient bonnes…

Après un bon repas – traditionnelle soupe au vermicelle, escalope à la crème et « vraies » frites – ce à quoi je ne m’attendais pas du tout – excellent fromage du Couserans et crêpe sucrée, gentiment servi par la compagne de Philippe et partagé avec deux couples qui n’ont eu de cesse de me décrire les « joies » de vieillir, mais aussi de me retracer l’évolution du matériel de randonnée, je vais me coucher, pressée d’arriver « au jour d’après ».

 

il n'attend que moi...

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Le lendemain, il n’est même pas 7 heures que je suis dehors, à scruter le paysage. J’hésite. J’y vais, j’y vais pas ? Peut-être vaut-il mieux attendre que le jour se lève davantage ? Je tourne, retourne… photographie le Malcaras et son reflet,

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observe les isards aux abords du refuge, prends un petit déj’ rapide et à 8h15, double pagaie en main, je descends sur la rive du grand étang Fourcat, le sourire aux lèvres, le baume au cœur. Instant arraché au temps. Mais cette sensation, ce moment où je retire la corde accrochée au rocher, où je pousse l’embarcation, où je monte dedans, cette émotion n’est rien à côté de ce qui va suivre. C’est là que le terme « flotter » prend tout son sens. Je suis sur l’eau, mais elle est si limpide, si plate et si calme, le reflet des montagnes est si parfait que je n’ai pas l’impression d’être sur un étang. C’est une sensation indescriptible. Je navigue sur les cimes, mais en même temps, je ne me sens pas non plus sur les montagnes. C’est comme si je glissais dans un non-monde, un non-endroit. C’est impressionnant. Je suis subjuguée. Je vais jusqu’à l’extrémité SO de l’étang, j’en profite un maximum. Je crois que j’ai choisi le moment idéal ; la lumière est parfaite, il n’y a pas un souffle de vent, et cela contribue énormément à la magie du moment. Trente à quarante minutes de pur (ce mot n’a jamais eu autant de sens) bonheur.

Quand je remonte la pagaie, je dois avoir des milliers d’étoiles dans les yeux. Comment faire après ça ?

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Il me faut pourtant revenir sur terre – c’est le cas de le dire – et heureusement que le fait d’être un peu mouillée me contraint à bouger pour ne pas prendre froid, sinon, je crois que je serais restée figée sur cet instant…

C’est parti donc pour le Malcaras. Cet itinéraire balisé en jaune va me permettre de découvrir l’étang de la Oussade et de faire une boucle. Après l’étang, c’est du bloc, encore, et le col 2738 est atteint par un petit couloir herbeux bien raide. C’est pas mieux ! Le reste n’est qu’une formalité. Il me faut 1h25 pour aller du refuge au pic de Malcaras (2865m). La vue est magnifique, et les versants impressionnants.

Le grand étang Fourcat, encore...;

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l'étang de la Oussade :

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Le grand étang Fourcat et l'étang de la Oussade :

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La pointe du Malcaras :

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Au sommet :

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Pour continuer, je retourne vers le col, puis bifurque en direction du laquet (non mentionné sur la carte IGN) avant de plonger dans le vallon plein O. Le sentier est tracé et cairné, se frayant un passage dans des éboulis plus ou moins gros. Quelques portions sont plus raides que d’autres, notamment entre 2600 et 2500 m et vers 2400 m.

Aïe, des nuages montent de la vallée… C’est pas bon, ça, surtout qu’au moment où j’arrive au ruisseau, vers 2300 m, je perds la trace. Je pense que celle-ci monte sur le petit éperon au-dessus du cours d’eau (en rive gauche), car le longer est impossible à cet endroit, à moins de passer sur la rive droite. Ce que je fais. Mais ce n’est pas terrible car c’est mouillé et ça glisse. Comme j’ai repéré la cabane de Pause Plane (2050 m – pas sur la carte non plus), et que la brume monte et me cache parfois la vue, je ne me pose plus de questions, une fois que j’ai retrouvé un terrain plus aisé (dans l’herbe), je trace. Maintenant, la météo peut se dégrader, j’aurais un abri… Un randonneur se trouve là depuis un moment ; alors que je me pose pour manger, il vient me voir et me demande si je ne connais pas un « autre » itinéraire pour descendre aux orris de Carla, car il a trouvé la montée très raide et craint d’avoir mal aux genoux.

 

laquet gelé sous le col :

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à la cabane de Pause Plane :

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Le massif de l'Estats

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Très raide ? Après la descente que je viens de faire, ces 400 derniers mètres qui ramènent à la piste m’apparaissent comme une promenade de santé. Je serais même tentée de dire que ça ne descend pas assez ;-) Mais en même temps, allez, ça fait du bien aux articulations !

Cela fait 4 heures que je suis partie quand j’arrive sur cette fameuse piste, et je crains d’être parvenue à la partie la plus pénible de mon parcours : la route ramenant au barrage de Soulcem, 3 km de bitume. En fait, curieusement, cela passe plutôt bien (20 à 30 mn). La météo est vraiment mauvaise de ce côté, le vent est même carrément froid ! En passant d’une vallée à l’autre, j’ai aussi changé de saison, et je suis bien contente de me mettre à l’abri dans la voiture ! Brrrr

 

Soulcem :

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Encore un beau parcours, deux jolis sommets, une navigation de rêve, des images plein la tête…

De retour à la maison, j’éprouve une sensation de légèreté, je ne sens plus mes jambes, dans le bon sens du terme. Serai-je encore en train de flotter ???!!!

 

Récapitulatif

J1 : Barrage de Soulcem (1560 m) – sentier du Picot - Pic Picot (2707 m) – étang 4 du Picot – GRT menant au refuge de l’étang Fourcat (2445 m)

6 heures, environ 1600 m de D+

 

J2 : refuge de l’étang Fourcat – pic de Malcaras (2865 m) – vallon de pause plane – piste de Soulcem – barrage de Soulcem (1560 m)

4h30, environ 500 m de D+ (visu gpx : 700 m)

 

Carte IGN 1/25000 2148OT Vicdessos

 

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Commentaires
P
C'était magique ;-)
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A
Ton rêve s est enfin réalisé Je te l avais dit : faut réaliser ses rêves ;) C était comment ?
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J
trop rigolo ce canoé
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