GR10 2008, du col de Jou à Mérens - les - Vals...

La suite de l'aventure, qui résonne des rires des enfants...

GR10 du dimanche 6 au vendredi 11 Juillet 2008.

Océane (11 ans), Laurent (presque 13 ans), Eric et Murielle (trentenaires, plus pour très longtemps)




Dimanche 06 juillet 2008.
Col de Jou --> Refuge de l'Allemani.
Et ... joyeux anniversaire à moi!

6h30 de marche.
D+ = 1335m               Altitude maxi = 1967m
D - = 500m                Altitude mini = 1013 m

Cette année, j’entraîne Laurent, à peine 13 ans, dans l’aventure GR10.

Cela fait un moment que je l’ai préparé « psychologiquement » ; il se montre réticent, mais je ne lâcherai pas le morceau !

Le premier jour se déroule super bien, puisque dès le début, nous nous régalons de fraises des bois et surtout de succulentes cerises, entre Py et Mantet. Le rythme de marche est correct !

Malheureusement, le temps n’est pas au beau fixe, nous nous prenons même un superbe orage avant d’atteindre le col de Mantet.

Nous déjeunons donc « à la fraîche » avant d'atteindre le col. Les enfants meurent de faim, mais il faut être patient et manger chacun son tour ! Il y a seulement un camping gaz pour 4 personnes…

Lorsque nous arrivons à Mantet, nous allons nous désaltérer dans un petit bar. Le village est très joli ; de plus, le soleil revient, c’est super!

Au refuge, nous sommes 11 : en plus de nous, il y a un groupe de six jeunes Belges partis de Mérens et allant – normalement – jusqu’à Banyuls. Mais ils ont l’air…épuisés ! Leur aventure va probablement s'arrêter là. Leur dernier effort consistera à rallier le village le plus proche afin d'aller récupérer leur voiture à Mérens...

Il y a également un Aquitain faisant le GR dans sa totalité, parti de Banyuls il y a six jours.

Quelques photos supplémentaires:

 Le réveil matinal semble avoir été difficile et ... marquant!

 

 Les toilettes 5***** du refuge de l'Allemany

 

Le refuge de l'Allemany

Lundi 07 juillet 2008.
Refuge de l'Allemani --> Bassin (cortal Calvet)

7h22 de marche.
D+ = 1070 m           Altitude maxi = 2371 m
D - = 1370 m          Altitude mimi = 1651 m

Les enfants sont ravis de leur première nuit en refuge. Ils ont bien dormi, mais ont un peu de mal à se réveiller… Hier soir, ils ont pas mal chahuté ! A croire que la première journée de marche ne les a pas épuisés!

 

Il y a beaucoup de brouillard aujourd’hui. Nous traverserons le paysage (col del Pal – refuge du raz de la Carança – col Mitja) sans jamais le voir…

Pourtant, il paraît que c’est superbe. J’avais déjà vu le site de la Carança cet automne, mais… sous la neige !!! Décidément, ce n'est pas ma veine!

Nous déjeunons au refuge, sur les tables, dehors, frigorifiés. Le gardien, après un refus, consent à nous donner un peu de pain pour que notre repas soit plus consistant.

La randonnée se poursuit dans la brume, puis le soleil se lève enfin, pour nous accopagner jusqu’au Cortal Calvet, où nous plantons la tente.

Les enfants vont chercher du bois pour faire un feu et nous nous mettons rapidement dans nos duvets, pour oublier que cette journée fut assez...humide!

Quelques suppléments photos :

 

 C'est la forme!

 Coll del Pal

 

 

 Refuge du ras de la Carança

Mardi 08 juillet 2008.

Bassin (cortal Calvet) --> Planès.

4 heures de marche.
D+ = 514 m                 Altitude maxi = 1911 m
D - = 580 m                Altitude mini = 1465 m


Nous faisons une première halte au refuge de l’orri, qui se situe dans la magnifique vallée de la Riberola.

Aujourd’hui, le réveil est un peu plus tardif : 9 h30 ! La journée promet d’être ensoleillée.

Il y a énormément de vaches – et des taureaux – ce qui impressionne un peu Laurent car ils se trouvent sur notre chemin.

Le spectacle est attendrissant ; il est midi et tous les veaux têtent. C’est l’heure du repas pour tout le monde !

Nous, nous choisissons de déjeuner plus loin, au bord de la rivière, après l'avoir traversée.

Nous arrivons sur le Pla de Cédelles, qui offre une vue magnifique sur le massif du Carlit. C’est là que nous ferons une rencontre exceptionnelle : un couple d’aigles de Bonelli (il en reste 25 seulement en France).

Les genêts et les rhododendrons colorent les deux versants de la montagne de teintes vives, jaune et rose ; c’est vraiment splendide ! C'est génial de parcourir ces sentiers au mois de juillet, au moment de la floraison.

Nous dînons et dormons dans un gîte à Planès. C’est le propriétaire qui, après s’être bien frotté les yeux en voyant nos photos, nous apprend que les rapaces que nous avons observés sont des aigles de Bonelli. Il n’en revient pas et nous dit que nous avons eu une chance inouie de les voir planer au-dessus de nos têtes !

Ce monsieur est spécialiste des rapaces et plus particulièrement des vautours fauves, qu’il a réintroduits dans la Drôme provençale. Il est parapentiste et vole régulièrement avec les oiseaux. Il est passionnant !

Nous avons aussi beaucoup discuté avec un guide corse, faisant le GR10 dans sa totalité avec son épouse, qui a pu nous donner quelques petits tuyaux concernant le GR20.

Soirée géniale, très enrichissante !

D'autres photos :

 

 Bassin de Prats de Balaguer

 

 

 

 

 

 Mercredi 09 Juillet 2008.

Planès --> Lac des Bouillouses.

5h57 de marche.
D+ = 935 m                Altitude maxi = 2194 m
D - = 600 m               Altitude mini = 1468 m

Aujourd'hui, nous avons un objectif particulier : trouver une paire de chaussures à Océane. En effet, hier, elle a
marché courageusement avec des semelles décollées, puis
carrément sans semelles!

Nous faisons donc un détour par Font-Romeu. Nous en

profitons pour faire un ravitaillement - les victuailles

prévues pour 6 jours ont été englouties en trois journées

seulement. La montagne ouvre l'appétit des enfants, et vu

ce que nous leur demandons comme effort physique, ça

serait inhumain de les priver de nourriture!


Nous achetons aussi des produits frais (ça fait du bien)

et ... du chocolat. J'en prends deux tablettes en pensant

que pour quatre, ça sera largement suffisant. Que nenni!

Les deux jeunes se prennent chacun une tablette et la

dévorent (preuve à l'appui!). Ils font tellement plaisir à

voir que nous n'avons pas le coeur à leur prendre un carré.

Eric réussit quand même à obtenir un morceau de la part

de Laurent.

 

C'est le quatrième jour de rando et il faut faire un grand parcours pour récupérer le GR10 depuis Font-Romeu.

Pour le plus grand plaisir des enfants, nous décidons de leur accorder un autre petit plaisir (après le chocolat) et décidons de prendrela télécabine et le télésiège jusqu'au site des Bouillouses, même si ça me fait râler!!!

La journée a été ensoleillée, mais des nuages menaçants sur le Carlit en cette fin de journée nous recommandent de passer la nuit au chalet-refuge des Bouillouses, ce que nous faisons!

Nous dormons dans une chambre de huit. Les enfants ont passé la soirée à s'amuser dehors, dans le pré des vaches en face du refuge, se créant un circuit consistant à éviter les nombreux petits cours d'eau et cuvettes formés par dame nature. Le soir, ils pètent la forme. Ils sont décidément increvables, ces mômes!

Ce même soir, tandis qu'Eric s'endort rapidement, et que moi je ne parviens pas à trouver le sommeil, je vais me promener sur le barrage. Il y a un pêcheur à la mouche qui taquine le poisson. Enfin, je crois que c'est plutôt le poisson qui taquine le pêcheur!
De loin, je me moque gentiment de lui, avec les truites qui viennent sauter tout autour de la mouche.
Puis je m'approche pour poser quelques questions.
Je l'aiderai même à remonter un poisson qui a finalement consenti à se faire attraper.
Il le relâche de suite.

Je retourne alors au gîte, pour me coucher avec des images plein la tête.

 

Chaîne Cerdane

 

Chevaux au chalet-refuge des Bouillouses

Jeudi 10 Juillet 2008.
Chalet-refuge des Bouillouses - Cabane de Bésines.

7h53 de marche.
D+ = 1040 m           Altitude maxi = 2488 m
D - = 1000 m          Altitude mini = 1993 m

 

Nous longeons pendant un bon moment le lac des Bouillouses, dans le massif du Carlit. Ensuite, nous longeons une rivière, la coma de la grava puis bifurquons au Portella de la grava. Nous déjeunons dans la cabane de Rouzet, à l'abri du vent, près de l'étang de Lanoux.  Les très nombreux chevaux, curieux (ou gourmands?) viennent régulièrement passer leur tête par la fenêtre.

 

Le site est magnifique, mais nous sommes en altitude. Dès que nous nous arrêtons, le vent se montre cinglant.

Nous passons ensuite à l'Estany de Lanoset, puis au col de coma d'Anyell.

 

A plusieurs reprises, il nous faut traverser des névés.

Les enfants sont ravis.

 

Ensuite, nous arrivons à la jasse du plat.

Cette étape est longue. En plus, il y a une erreur sur la carte. Le refuge qui y est noté a été détruit et reconstruit plus haut.
La cabane n'y figure pas.
A cause de cela, nous avons perdu beaucoup de temps.
Le GR10 a de plus été dévié.





Le soir, tandis que Laurent fait le plein d'eau et qu'il fait le feu dans la cheminée avec Océane, je vais prendre quelques photos du lac.

Je surprendrai une marmotte, à cause de son indiscrétion dans un pierrier.

Je ressens dans cette quiétude le besoin de m'isoler, de me retrouver seule, en face à face avec ce paysage, ces montagnes qui m'entourent. Je me sens enveloppée.

 

 

 

 Vendredi 11 Juillet 2008.

Cabane de Bésines - Mérens-les-Vals(Ariège).

4h14 de marche.
D+ = 410 m               Altitude maxi = 2346 m
D - = 1270 m            Altitude mini = 1160 m

C'est le dernier jour de marche. Il nous faut remonter jusqu'au porteill des Besines, et après, tout le parcours est en descente jusqu'à Mérens.

La seule motivation des enfants est à présent la promesse de prendre un bon bain chaud dans la nature. En effet, les Belges rencontrés le premier soir nous ont appris l'existence de sources sulfureuses à trente minutes de notre point d'arrivée.

 

Nous découvrons après le porteill, un superbe lac, où nous faisons une petite pause.

En poursuivant la descente, je perçois une agréable odeur dans la nature, qui me fait relever la tête.
Je découvre de magnifiques lys. Si je ne les avais pas sentis, je serais passée à côté sans les voir! C'eut été dommage!

Depuis un moment, j'ai une douleur intense à la cheville gauche, supportable en marchant, mais s'intensifiant après un repos à la reprise de la marche. Je ne comprends pas... Tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas trop mal quand je marche, donc j'essaie de ne pas trop m'arrêter.

Après une très longue descente et une pause bain-repas aux sources d'eau chaudes (mauvaise idée, car les taons aussi aiment beaucoup ce lieu!), nous arrivons enfin à Mérens-les-Vals.

Le vieux village est joli; le village "moderne" un peu moins. Il est traversé par la nationale 20 où il y a énormément de circulation. Le retour à la civilisation est pour le moins violent : bruit et pollution sont de retour!

Nous allons attendre le train qui nous ramènera à La Tour De Carole où Patrick nous récupère.
Ainsi se termine l'aventure GR10 2008!

Six jours de rando, six jours de rêve, avec l'immense satisfaction d'avoir traîné mon fils jusque-là. Même s'il ne le dit pas forcément, je sais que cette immersion dans la montagne lui a énormément plu et rien que pour cela, je ne regrette pas de l'avoir un peu forcé au départ. Je pense que c'était bien qu'Océane et Laurent soient ensemble, pour l'émulation et la stimulation, c'était plus motivant que de se retrouver seul, à devoir suivre les adultes. Ces deux lurons-là se sont bien entendus et garderont un excellent souvenir de cette aventure, merveilleux moment de partage!

 

.....

Mais... Lisez la suite! ("ours y es-tu?")

 

Et voilà ce que j'allais découvrir dans la presse au mois d'Août 2008.

L'ours a été vu à Mérens-les-Vals le 27 juillet, soit quelques jours seulement après notre passage.


Le mois suivant, un accident mettant en cause un ours et un minibus se produit sur la Nationale 20, à la sortie de Mérens, tout près de l'endroit où nous attendions le bus avant de nous rendre finalement à la gare.