Sur le fil du Médécourbe
Que dire de plus que ce qui a déjà été dit sur ce beau sommet de fond de vallée de Soulcem?
Alors à ma manière, j'estime qu'il vaut bien un poème.
Sinon...
... la première partie du parcours est tranquille (et pourtant j'ai un peu de mal), colorée...
On laisse sur notre chemin chaque sentier qui part vers la droite; celui de Roumazet, celui de la Soucarrane, et plus loin
... celui du Port de Bouet.
Bref, on va tout au fond de la vallée, puisque c'est là que se trouve notre destination, en passant par l'étang de Médécourbe qui illumine le paysage avant que tout devienne minéral...
Neve écaillé...
De palier en palier, on grimpe les étages
Couloir d'éboulis...
cheminée...
Stairway to heaven!
Je me sens mieux là que dans la première partie, mes mains s'accrochent, j'accélère, je pars, je pars
Je m'envole...
Estanys de Baiau et le Sanfont
Comapedrosa (au milieu)
Estanys Forcats
Vallée de Soulcem, étangs de Médécourbe, Soucarrane...
Après le plaisir toute crête, nous posons nos pieds et nos fesses sur le pic des 3 Nations, à cheval sur la France, l'Andorre et la Catalogne
Le pic dels Lavans (côté 2896 m au NO du port de Médécourbe) que David (un lecteur de mon blog), rencontré juste avant la montée au port de Médécourbe, a fait ce matin.
et la plaque en hommage à Michel Sébastien.
Je continue de me régaler sur la suite du parcours en crête que je m'ingénie à suivre le plus possible. Quel bonheur!
Crête aérienne? Tout est vraiment subjectif... je n'ai pas cette sensation; je suis juste bien!
Crête découpée? Certes! Mais bon...
Enfin, quand même...
A ce moment, Sylvain a choisi de descendre pour éviter de poursuivre en crête, et moi je m'envole vers le sommet sans nom.
Le sommet sans nom, donc. Je me retourne vers le Médécourbe et le Lavans provocants, mais flous, dommage...
Sylvain, justement, s'étant rapproché del estany forcat, en tire une photo, pas floue, elle!
C'est après ce sommet que je vais choisir à mon tour de quitter la crête et de poursuivre en versant sud, en essayant toutefois de ne pas trop perdre d'altitude (guère de gispet comme je le lis dans certains récits; c'est donc que j'ai dû rester assez haut). Et là, surprise! Je vois Sylvain qui m'attend à un collet , sous le Racofred. Ouf, tout s'est bien passé pour lui, et assis, tranquille, il peut admirer ma superbe technique de descente!
Le cairn sommital du Racofred
La Comapedrosa (à gauche)
Un des couloirs qui descend sur Soulcem, mais c'est pas celui que l'on prend.
Non, non... tandis que Sylvain veut viser le "plat" vert à droite de la pointe (à droite de la photo), moi, j'ai trop trop envie de poursuivre en crête jusqu'au port de Bareytes. Il finit par me suivre. Aïe, au prix d'un "dernier" effort (croulage, accrochage, grimpage avec les pieds, les mains, les dents; mais non, euh, pas les dents...) je me dis que là, il va définitivement me détester de l'avoir amené là. Bon, en même temps, c'est lui qui l'a demandé. Il me dit qu'il va appeler sa mère si ça continue. Je me demande à qui il vaut mieux avoir affaire!!!
Et le voilà, le couloir qui dégueule du port des Bareytes!
Un régal, le début de cette descente et je voudrais que ce tapis roulant m'amène jusqu'à la voiture! On en prend juste plein les yeux (--> des nuages de poussière soulevée par nos lestes pieds!)
Peu à peu on retourne vers le vert, le noir est à présent dans le ciel. Ca tonne un peu, vers le Nord, un peu aussi vers l'Est. On se prendra même quelques gouttes; rien de bien méchant...
Ca sent la fin...
Je songe déjà à tout ce qu'il y a encore à faire, ou même à refaire.
Merci (ou pas) Sylvain, de ne pas avoir voulu continuer jusqu'au pic de Bareytes, et puis jusqu'au, et puis, et puis... sinon je crois que j'y serais encore!
Cet univers est vraiment surprenant : du bleu (avec un peu de blanc, aujourd'hui), du vert, des nuances de couleurs minérales, le noir impressionnant du pic de Médécourbe, de loin comme de près, et pourtant, partout où nos yeux se posent, dans ce décor qui pourrait sembler hostile, ce sont les couleurs qui sautent aux yeux, qui nous arrachent un waouh quand on arrive là-haut, puis encore plus haut. La petite larme est difficile à contenir...
Une petite vidéo de David MyPy pour mieux se rendre compte
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