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La montagne ca vous gagne!
9 avril 2012

Le Mondoto, le Grand Sestrales et le Castillo Mayor

Jour 1 :

Le week-end de Pâques (sauf lundi) est annoncé très maussade sur l’ensemble du massif pyrénéen français, sauf peut-être à l’extrême est. Que faire ? Attendre patiemment lundi pour se promener? Tenter une incursion dans les Pyrénées-Orientales, très incertaine (et surtout probablement très ventée) ?

Fred est tenté par l’expérience « passer la frontière » déjà éprouvée par lui-même : mauvais temps en France et grand beau soleil arrivé en Espagne, comme par enchantement !

C’est ainsi que, quelques topos en main, nous nous retrouvons sur la route d’Espagne, via le tunnel de Bielsa. Selon Fred, sitôt passé ce tunnel, on devrait voir le soleil! 

Oui, ben de l’autre côté, c’est pas mieux ! Le temps est aussi mauvais qu’en France ; j’ai même l’impression que c’est pire… M’enfin… Je préfère ne rien dire, d’autant plus que peu à peu, le paysage s’ouvre et il est plutôt pas mal. La beauté des lieux commence à opérer.

La destination initiale était la Sierra de Guara, mais comme on en a un peu marre de rouler et que le bouquin « 100 sommets des Pyrénées » propose quelques randonnées époustouflantes pas très loin de Bielsa, notre choix s’arrête finalement sur celles-ci.

Notre attention se porte tout d’abord sur le Mondoto (1962 m) qui est donné en 3h15 aller/retour et coté facile. Pour une mise en jambe, après plusieurs heures de route, et vu l’heure déjà bien avancée, ce sommet semble tout indiqué.

Direction donc Nerin par une petite route longeant les gorges du Rio Bella. Ce parcours est déjà magnifique !

A 16h40, nous sommes au point de départ de la randonnée, un peu au-dessus du village de Nerin. Le ciel ne nous invite vraiment pas à partir, mais comme le parcours ne présente pas de difficulté, nous y allons quand même. On ira jusqu’où on ira et s’il faut faire demi-tour, on fera demi-tour !

Pour l’heure, nous nous engageons dans une montée assez raide dans la végétation basse. Puis l’ascension devient plus progressive jusqu’à atteindre une rampe calcaire, lit d’un ruisseau. C’est super joli, malgré le manque de lumière… Nous traversons ce ruisseau pour finir le parcours dans … la neige !

 

 

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 On ne le voit pas sur les photos, mais c'est un ruisseau; l'eau coule...

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 Sestrales et Pena Montanesa

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 Le village de Nerin

 

Et oui, même ici, il y en a… fraîchement tombée dans la semaine. Le Mont-Perdu fait une furtive, mais alors vraiment très furtive apparition dans le paysage. Après 1h15 de montée, et sous quelques légers flocons, nous parvenons au sommet où malheureusement la vue est bouchée. Nous apercevons seulement los Tres Soreres et pouvons nous rendre compte de la verticalité du lieu, la falaise du Mondoto plongeant dans le canyon d’Anisclo.

Comme la vue doit être magnifique d’ici ! Malheureusement, nous ne verrons pas ce « concentré de beauté » aujourd’hui.

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Las Tres Soreres

 

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Le Sestrales

 

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Massif du Mont-Perdu

 

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Au sommet

 

Le froid et le vent nous incitent vivement à prendre le chemin du retour. En 45 mn, nous sommes à la voiture ; il nous faut désormais trouver un lieu de bivouac. Objectif : se rapprocher du départ de la randonnée de demain. Nous optons pour le Grand Sestrales dont le livre ne tarit pas d’éloge. Direction donc le parking du pont de San Urbez, où nous sommes passés tout à l’heure.

Oui, mais… la petite route par laquelle nous sommes arrivés est en sens unique jusqu’à l’intersection du pont de Tella. A partir de là, il est donc impossible de retourner au pont de San Urbez en voiture, à moins de faire un méga détour (retourner à Escalona, quoi !) Je trouve dommage qu’une telle information ne figure pas dans le livre.

Alors à cette fameuse intersection, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre la route à droite. On sait que demain, c’est d’ici qu’il faudra partir. Ca va, le parking de San Urbez n’est qu’à 2 km, par la route. Si un sentier existe (et j’espère qu’il existe !) ça devrait même être plus court que cela. On n’aura pas trop de rallonge !

Pour l’heure, nous cherchons un endroit sympa où planter la tente et étant donné la nature du terrain, ce n’est pas gagné !

Ce n’est qu’en arrivant à un col-intersection à proximité de Vio que nous trouvons le lieu idéal ! Juste à temps pour installer le campement et manger avant la tombée de la nuit.

Nous avons en guise de décor le sommet fait aujourd’hui et celui convoité de demain. Quel cadre splendide !

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Une fois que je suis couchée et bien installée dans mon duvet, je suis asphyxiée par l’odeur de la cigarette que mon camarade de dortoir vient de fumer. C’est vraiment horrible, ça me pique le nez et la gorge et ça me fout vraiment en boule d’avoir à subir ce poison venant perturber la pureté de l’air. Du coup, je prends matelas et duvet et je m’installe dehors. Qu’à cela ne tienne, j’adore dormir à la belle étoile. Et malgré la couverture nuageuse, des étoiles, il y en a un peu. Fred s’excuse, mais rien n’y fait, je me trouve très bien où je suis, même s’il fait un peu frisquet. Au moins, je peux respirer. Bien sûr, cela m’a réveillée et je tarde à trouver le sommeil. Et c’est lorsque la chaleur accumulée dans le duvet commence à m’envelopper, au moment où je commence à m’endormir, que la pluie se met à tomber. Les quelques gouttes ne me perturbent pas outre-mesure, je trouve même cela très agréable de les entendre tomber sur le sac de couchage. Je reste un moment ainsi, à me demander ce que je fais, si je rentre ou si je reste dehors, au risque de me retrouver rapidement trempée…

Je me raisonne ; demain soir, un autre bivouac aura lieu et j’aurai l’air fin avec un duvet tout mouillé… Alors, sans en sortir, de peur de laisser s’échapper la chaleur, et tout en sautillant, je retourne, vaincue par la pluie, dans l’habitacle.

Et j’ai eu raison de me raisonner, finalement. Peu de temps après, ce ne sont plus quelques gouttes qui tombent, mais une belle averse… Pourvu que cette ondée nocturne fasse disparaitre les nuages !

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 Jour 2 :

Je me lève tôt, tout juste avec le jour. La tente est givrée. Ah oui, quand même ! Si j’étais restée dehors, après la pluie, je pense que je n’aurais pas eu très chaud… Il faut dire que nous sommes tout de même à 1268 mètres d’altitude !

Je vais photographier la petite chapelle toute proche, mais dont l’accès est interdit. Nous ne sommes pas les seuls à avoir dormi ici ; dans le champ voisin, il y a deux fourgons et un Kangoo.

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Après un bon petit-déjeuner, nous ne traînons pas trop pour lever le camp. Nous sommes en limite de parc national et un garde vient de passer. Je ne me souviens plus trop de la réglementation précise, alors mieux vaut déguerpir. Et puis le grand Sestrales (2101 m), avec ses 7h de marche, nous attend !

Le soleil est présent ; ça fait plaisir à voir ! Une belle journée s’annonce…

Mais pour l’heure, il nous faut reprendre la route jusqu’au pont de Tella où nous laissons la voiture. De là, après une petite portion sur le bitume, un petit sentier descend jusqu’au point de départ, le parking du pont de San Urbez. Ne faites pas comme nous, à penser que le départ du sentier se trouve au niveau du panneau d’information sur le Sestrales. Il y a bien une trace, mais elle ne mène qu’à des toilettes naturelles. Pas très agréable, donc. Non, non, il faut bien descendre sur la route pour trouver le départ du sentier (indiqué).

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Ensuite, du parking de San Urbez (940 m), il faut encore descendre sur le bitume afin d’aller chercher un pont permettant de traverser le rio Bella. Nous sommes les seuls à monter ; tout le monde semble partir randonner vers le canyon d’Anisclo.

L’itinéraire n’est pas compliqué pour le moment : il suffit de suivre le balisage rouge et blanc du GR15. On se demande parfois comment un sentier a pu se faufiler ici, tant les falaises vues du bas semblent inaccessibles. Pourtant, dans une végétation variée de hêtres, de buis et de pins, ça passe… Il y a même des granges abandonnées (les bordas de Aso) prouvant que le lieu fut jadis habité, et exploité.

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Un premier pierrier, puis un second,  permettent de franchir un petit bout de cette muraille. Un joli sentier permet d’avoir une vue sur le canyon, que l’on longe. Personnes sujettes au vertige, s’abstenir. Heureusement que les buis envahissent la pente, sinon, le vide nous attirerait irrémédiablement ! A plusieurs reprises, Fred marche d’ailleurs le plus possible à gauche, cette sensation lui faisant tourner la tête !

Un replat herbeux nous offre une vue magnifique. En regardant vers la suite du parcours, on se demande vraiment, mais vraiment, par où on va passer. Les falaises semblent infranchissables ! C’est après l’intersection Sestrales/Bestué, donc après avoir quitté le GR que nous allons avoir la réponse. Le passage, c’est une belle petite cheminée (l’info manque dans le livre « 100 sommets » où il est écrit « s’élever assez rudement »). Facile. Elle nous fait passer au-dessus de la muraille et débouche sur un petit pla herbeux peuplé de pins magnifiques.

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Bizarre, des chevaux, ou espèce apparentée, sont passés par ici. Ca semble improbable, pourtant, ils ont laissé des traces partout sur le chemin que nous empruntons désormais. Comment ils sont arrivés là, c’est un vrai mystère… Et malgré la fraîcheur certaine de leur passage, ils ne se montreront jamais.

Un peu plus loin, une belle clairière offre une vue dégagée sur le Sestrales, la Pena Montanesa et la vallée.

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En tous les cas, ils sont bien nourris...

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La Pena Montanesa

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Los Sestrales

Le sentier monte maintenant gentiment vers le Nord ; la neige commence à faire son apparition au sol. Nous nous retrouvons au pied du grand pierrier qui semble être la difficulté du parcours. On ne trouve pas la pente si raide, et au début, on progresse plutôt pas mal dans la pente enneigée. Fred s’évertue toutefois à me faire des petites marches pour lever une éventuelle appréhension du terrain. Or c’est une petite barre de rien du tout qui va nous arrêter. Le passage n’est pas long, mais bien pentu et nous ne sommes pas équipés pour progresser dans ces conditions. Il ne manque pas grand-chose pour passer, le col de Pedrera est à portée de main, mais à quoi bon prendre un risque inutile quand on ne le sent pas ? L’expérience me montre qu’il vaut mieux s’écouter et ne pas s’entêter, même quand la situation ne semble pas si risquée que cela. De plus, quelques petites coulées, probablement dues à la chute de neige des arbres et des rochers finissent de nous convaincre qu’il ne faut pas poursuivre. Et il faut penser à la descente, aussi. Monter, c’est toujours plus facile ! C’est rageant d’avoir fait cette longue marche d’approche pour ne pas atteindre le sommet et surtout ne pas avoir la vue magnifique sur le massif du Mont-Perdu, car le descriptif du livre donne vraiment envie, mais en même temps, la montée a été agréable et valait le coup rien qu’à elle !

Un peu déçus quand même, nous faisons demi-tour. En remarchant dans nos traces, la descente du pierrier se fait sans difficulté, pourtant, nous nous rendons compte que c’était pentu quand même ! Réflexion faite, on se dit qu’on ne doit avoir aucun regret d’avoir rebroussé chemin…

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Le Grand Sestrales vu du pierrier

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Une partie du pierrier

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 Le bas du pierrier

Une fois retournés sur le sentier horizontal, nous cherchons un endroit où nous pourrons manger. Nous le trouvons sur un petit pla herbeux depuis lequel nous pouvons admirer le bal des vautours. Ici, c’est vraiment leur domaine. En en suivant un longuement du regard, je parviens même à localiser son nid sur une petite plate-forme dans la falaise. Qui sait ? Peut-être y-a-t-il un petit ? Cette espèce pond entre fin décembre et mi-mars et l’incubation dure environ 54 jours… La naissance a peut-être déjà eu lieu et le vautour fait ces allers-retours pour nourrir son petit ?

Quoi qu’il en soit, c’est génial. Ici encore plus qu’ailleurs, ces rapaces rendent le lieu sauvage, authentique, extraordinaire.

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Après une longue pause, nous reprenons notre route. Une belle descente nous attend. On ne se lasse pas du paysage et de la diversité du terrain. Après la cheminée, nous allons voir une petite grotte creusée dans la falaise. Nous sommes à ce moment-là sous le nid des vautours.

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Fred dans la cheminée

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Vertigineux!!!

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Petit passage "délicat"

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Flore locale

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La cheminée

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Un des pierriers

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 Au pied du Sestrales, une grange

Entre le pont et le parking de San Urbez, lorsque nous regagnons la route, un garde du parc National d’Ordesa nous demande si nous sommes montés au Sestrales. Nous lui expliquons que nous nous sommes arrêtés à peu près 150 mètres avant. Peut-être nous a-t’il observés avec ses jumelles ?

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Le vieux pont de San Urbez

Il est à peu près 17 heures ( ?) lorsque nous arrivons à la voiture, ce qui nous donne largement le temps d’aller prendre un verre. Nous nous arrêtons donc à Buerba, village aragonais pittoresque et très joli. Après une cerveza et une omelette garnie pour Fred, nous allons faire un petit tour dans les ruelles. Les maisons en pierre sont magnifiques et surmontées de cheminées originales, de forme arrondie. La place est animée, c’est vraiment très agréable ; on se sent transportés ailleurs ! Après avoir fait le plein d’eau à la fontaine, nous reprenons la route, à la recherche de notre prochain lieu de bivouac.

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Le Mondoto, gravi hier

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La Pena Montanesa et un village niché (Vio?)

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Le Sestrales et la place de Buerba

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Statue en hommage aux femmes porteuses d'eau

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Comme nous avons prévu de faire le Castillo Mayor demain, il nous faut retourner à Escalona. Nous prenons une route au-dessus de celle empruntée hier (puisque je vous rappelle que celle-ci est en sens unique) et là encore, nous découvrons des paysages magnifiques, notamment de jolies fenêtres sur le Mont-Perdu. On se dit en rigolant que finalement, on est bien bête d’avoir gravi 1000 mètres aujourd’hui « pour rien » si on voit le massif depuis la voiture !

Ca serait pas mal un bivouac avec un tel point de vue ! Mais nous continuons et peu après Puertolas, à une intersection, le lieu de départ de la rando vers le Castillo Mayor en fait, nous trouvons quelques prés qui devraient faire notre affaire. Devant nous se dresse le village de Bestue, couché au pied du Sestrales. A droite, le Castillo Mayor, enfin, on pense, tant il est différent des photos vu sous cet angle, et derrière, la silhouette imposante et omniprésente de la Pena Montanesa.

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 El Castillo Mayor (enneigé derrière)

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Le Sestrales

Le terrain est un peu en pente, mais assez discret. C’est ce qui prime ; on n’a pas envie de se faire virer de cette propriété !

Du coup, la nuit sera penchée aussi et la partie supérieure de la tente ne sera pas du tout occupée, car nous sommes recroquevillés en bas de celle-ci. On a beau essayer de remonter de temps en temps, rien n’y fait, la pente nous ramène inexorablement contre l’entrée…

 

Jour 3 :

C’est ainsi que nous nous réveillons le lundi, tout ratatinés dans une moitié de tente… Pas cool !

Il est plus de 8 heures ; cette fois, c’est moi qui aie un peu traîné au lit…

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Voilà ce que ça donne de passer une nuit penchée...

A 9h20, nous sommes prêts pour gravir le Castillo Mayor. Il nous suffit d’aller chercher le départ du sentier à 200 mètres à peine de là. Nous longeons un beau muret de pierres sèches, incroyablement rectiligne et uniforme, presque trop parfait à mon goût…

Quelques vaches paissent dans les herbages, avec pour toile de fond le Pena Montanesa. Cette montagne, curiosité géologique identique au Pech de Bugarach, s’impose dans le paysage et attire sans cesse notre regard.

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Après avoir passé une jolie clairière, nous nous engageons dans la forêt des druides, où le chemin est envahi de buis. Ca dure un petit moment avant de se sortir de là ! Puis il devient horizontal et traverse quelques pierriers, après quoi la pente redevient plus sévère. A nouveau la neige est présente. Nous arrivons à un petit col duquel nous devinons la suite de l’itinéraire : un groupe est déjà en train de monter « tout droit » alors que nous, nous choisissons d’aller rejoindre un autre col à gauche, histoire de prendre la crête du Castillo Mayor et de profiter plus longuement du paysage qui devrait enfin nous permettre de voir le Mont-Perdu.

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 La crête du Castillo Mayor, à l'allure débonnaire... mais ne vous y fiez pas, de l'autre coté, c'est le vide!

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Au col...

Je trace à vive allure, tant mon impatience est grande de le voir, ce sommet ! D’ailleurs, quel n’est pas mon désarroi quand, pensant arriver à un point de vue, je constate qu’il va falloir encore grimper pour avoir un panorama. Je râle, mais si près du but, je ne vais quand même pas me démotiver.

En effet, en quelques mètres, ça y est, el Perdido se donne enfin en spectacle ! C’est tout simplement géant, magnifique, superbe, génial !

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Le petit hic, c’est que nous nous retrouvons face à un petit ressaut et que la neige nous cache les nombreux trous se trouvant dans cet amas rocheux. Après une tentative vite abandonnée, car un peu risquée, nous voilà contraints de revenir sur nos pas afin de contourner cette zone piégeuse pour aller chercher la crête. Finalement, au gré de nos zig-zag dans la pente, nous arrivons au sommet secondaire du Castillo Mayor, où se trouve le groupe que nous avons aperçu tout à l’heure. Il ne nous reste plus qu’à suivre l’arête menant au sommet principal.

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La montée vers le sommet secondaire

C’est un régal, cette crête ! La neige nous empêche de la parcourir sur le fil (à gauche, la paroi est verticale sur 1000m) mais dans d’autres conditions, ça doit être géant ! Le sommet du Castillo Mayor (2020m) est flanqué d’un poteau en ciment, repère géosédique. La vue y est tout simplement gigantesque : Le Mont-Perdu que je peux enfin admirer à loisir, le Soum de Ramon, le Marboré, les 3 sœurs, la Pena Montanesa, les gorges d’Escuain, le Sestrales, le Mondoto… et même la voiture, 850 m plus bas.

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Mont-Perdu, Soum de Ramon, les 3 soeurs

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La Pena Montanesa

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L'arête...

Bien sûr, c’est là que nous prenons notre repas !

Une relecture du topo nous confirme que nous sommes allés trop loin pour chercher la crête ; mais ce n’est pas très grave. Il faut dire que ce n’est pas facile de suivre un descriptif écrit, sans carte et surtout dans des conditions différentes de celles du bouquin.

Nous restons au sommet un bon moment, jusqu’à ce qu’un petit vent frais nous chasse des lieux. Nous aurions aimé poursuivre la crête avant de rejoindre le plateau, mais la neige semble cacher de nombreux trous dans la roche ; nous préférons donc ne pas nous y aventurer et reprenons l’itinéraire aller.

Je photographie une dernière fois et avant qu’il ne disparaisse du paysage le Mont-Perdu puis nous nous engageons dans la descente à flanc.

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Hasta luego el Perdido!

Il n’y paraissait pas en montée, mais il y a quand même du dénivelé ! La neige transformée en soupe et brassée par le passage de nos 3 prédécesseurs ne facilite pas la marche durant ces quelques 300 mètres; je préfère encore faire ma propre trace. Mais ce n’est pas évident ; des rochers affleurent de partout…

Et c’est avec un certain soulagement (pour le tibia et la cheville) que j’arrive sur le plateau ! De là, il ne nous reste plus qu’à nous laisser descendre jusqu’au parking, 600 mètres plus bas.

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 La Pena Montanesa (quand je vous dis qu'elle est omniprésente!)

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Et oui!

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El Castillo Mayor, caché derrière la falaise

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Décor de carte postale...

De retour à la voiture, nous allons à Puertolas, en quête d’un petit bar où se désaltérer. Mais il n’y en a pas ! Pour visiter le village, il faut monter une pente à 25% ; c’est finalement celle-ci qui me fera le plus de mal…

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Alors avec une certaine nostalgie, nous prenons la route du retour. Nous irons boire un verre à Bielsa. Pour patienter jusqu’à l’heure du repas, nous nous laissons même tenter par du pain tomates. Mmmmm…

Comme nous avons visiblement du mal à rentrer, nous décidons de prolonger le week-end en rentrant par les cols. Nous faisons une pause à Luchon, dans un petit resto sympa. Enfin je découvre cette ville, résidence des grands-parents de ma meilleure amie et dont j'ai si souvent entendu parler durant mon adolescence!

C’est chouette de rentrer par les chemins de traverse, mais comme il fait nuit, finalement, je ne profite même pas du paysage.

C’est bien fatigués mais la tête pleine de belles images que nous rentrons… Il aura fallu trois jours pour découvrir le panorama sur le massif du Mont-Perdu, mais ça valait vraiment le coup !

Une chose est sûre : nous reviendrons !


Récapitulatif.

J1 --> Le Mondoto (1970 m) depuis Nerin. 620 m D+; 2 heures aller/retour; facile.

mondoto

 J2 --> Le Grand Sestrales (2101 m) depuis le pont de Tella. 1300 m de D+; 7 bonnes heures aller/retour.

Nous avons fait demi-tour dans le pierrier menant au col de Pedrera au vu des conditions en neige. Ce pierrier semble "pénible" dans des conditions normales. Une cheminée facile. Un sentier en balcon au-dessus du canyon pouvant faire tourner la tête à certaines personnes, malgré la couverture de buis atténuant la sensation de vide. 

Donc, environ 1100 m de D+ effectués ce jour-là.

 

La plupart des topos donnent le départ à Bestue (par le GR15), plus facile et qui évite la première partie du parcours, ce que je trouve bien dommage... Mais cet itinéraire permettrait de faire une boucle, ce qui est intéressant pour ceux qui, comme moi, ne sont pas adeptes des allers/retours...

sestrales

 

J3 --> Le Castillo Mayor ( 2020 m) depuis l'intersection Puertolas/Bestue. 850 m de D+; environ 5 heures 30 aller/retour; facile (un peu moins avec la neige).

Un départ existe sur la route de Bestue, qui grimpe directement et permet visiblement d'éviter une grande partie de la forêt de buis.

castillo mayor 2

 

Topo : le livre Rando-Editions "100 sommets des Pyrénées" ce qui fait très "touriste" et est totalement insuffisant pour randonner. Le manque de carte ne nous a autorisé à aucun écart, ni variante, ni rien...

...mais nous y sommes arrivés ;-)

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