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La montagne ca vous gagne!
31 mars 2013

Le trail des Citadelles 31/03/13

 

Le trail des citadelles 31 03 13

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Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que c’est l’objectif que je me suis fixé en Novembre dernier lorsque j’ai repris la course à pied, histoire de me motiver et ne pas lâcher l’entraînement, je me sens submergée par l’émotion en ce 31 Mars 2013, en arrivant sur l’esplanade de Lavalanet. Les larmes me montent aux yeux, c’est idiot, je sais, mais je dois déployer une énergie incroyable pour les contenir. M…, y’a du monde, quoi !

 

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Je me calme, me place sur la ligne de départ dans la première moitié du troupeau de coureurs, je remarque que la fille qui se trouve à côté de moi est maquillée à fond (bonjour le rouge à lèvres), j’hallucine ! mais la musique-hymne du trail et le décompte font remonter en moi une vague d’émotion. Mais qu’est ce qui m’arrive ?

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Le départ est donné ; je m’élance. Ca y est, j’y suis. Ce moment tant attendu est arrivé ! Contrairement à ce que je pensais, ça ne part pas trop vite, donc tout va bien, je peux rester dans le rythme sans avoir à me dire qu’il faut que je lève le pied. J’ai d’excellentes sensations, je pressens dès lors que je ne courrais pas trop mal aujourd’hui, malgré les deux derniers entraînements pourris que j’ai faits et qui me laissaient présager le contraire… ainsi qu’un profil de course que je n’affectionne pas forcément, car trop de plat pour le départ et encore plus pour le retour.

Dès que l’on quitte la « civilisation », le ton est donné : y’a de la boue !

Alors que tous ceux qui m’entourent cherchent à ce moment-là à l’éviter, moi je trace tout droit, flaque ou pas flaque au sol. Je patauge donc dans la gadoue dès le début ! Ca paraît con, mais à chaque bourbier, je gagne ainsi deux ou trois places. Je suis certainement maso, mais je m’éclate comme une gosse à m’autoéclabousser ainsi !

Je dois toutefois me méfier et ne pas dépenser trop d’énergie car très tôt, je sens une petite fringale survenir. Je croque un bout de la barre de céréales que j’ai eu la précaution d’emporter… Dans la première descente, je suis bloquée par une féminine qui ne semble pas très à l’aise. Ca m’agace de ne pas pouvoir la doubler sur ce single, alors dès que le sentier s’élargit, je la dépasse, juste avant de traverser la D509, mais ce court effort me coûte une énergie considérable et sitôt passé La Cathofe, la tête me tourne, je reprends donc un bout de barre en marchant…… et la femme me redouble !!!

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Citadelles 2013 Ghu Afum (36)

Citadelles 2013 Benoit Afum (123)

Citadelles 2013 Benoit Afum (124)

Je prends la montée vers la crête de Madoual tranquillement, alternant course et marche rapide. Dans ce domaine, je constate avec plaisir que randonner dans les montagnes ariégeoises est un excellent atout! Sans les grosses chaussures de marche et sans sac sur le dos, j’ai l’impression de voler ! Pourtant, dès que la pente s’assagit et que je veux relancer, la « fringale » refait son apparition. C’est pénible, car mes jambes vont bien, même très bien, et pour une fois, le cardio semble aller pas trop mal, aussi.

Quand on sort de la forêt au niveau des ruines de Pechiquelles (pas vues !), le château de Montségur perce soudain le paysage. Vue d’ici, accrochée à son rocher, la citadelle est magnifique et ça motive grave pour la suite ! Nous retournons rapidement en sous-bois, je vois que deux filles sont derrière moi, dont celle qui est peinturlurée. Dès lors, je n’ai plus qu’une obsession, ne pas me faire doubler là, car si je ne suis pas très forte dans les parties où la pente se réduit, je sais que j’ai un peu de puissance pour monter et surtout, surtout, je ne veux pas être freinée dans la future descente par une nana qui serait moins franche que moi dans ce type de profil, comme tout à l’heure.

La pente qui mène au parking du château est raide, mais déjà on entend les encouragements des spectateurs, alors pour leur faire honneur, je me remets à courir !

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 Ça y est, je suis au pied du château ! L’ambiance est géante… Dans la montée, je croise des coureurs qui n’ont pas l’air mauvais, au vu de leur allure ! Je croise aussi la première féminine, ce qui me met du baume au cœur ; je ne dois pas être trop mal placée…

Là-haut, un « admirateur » inconnu me crie « c’est bien, ma puce ». J’sais pas qui c’est !

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Je rate l’entrée du château, et après cette seconde d’égarement, je ne sais pas si c’est l’émulation, l’excitation ou quoi, j’en fais le tour sans même le voir…

Une des deux féminines me colle aux fesses, la seconde – la maquillée – semble avoir lâché. Ouf, je suis toujours devant. Et heureusement, car comme je l’avais présagé, je suis plus rapide et creuse l’écart dans la descente, dans laquelle je ne peux pourtant pas trop courir, car, petit 1, ça glisse, bien que ce soit l’endroit le plus propre du parcours, et petit 2, il y a à ce moment beaucoup de monde qui monte et il faut être très vigilant.

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Après cette descente, je file sur le sentier cathare que je connais jusqu’à l’épingle de la route du col ; je suis en pleine forme, mais un rapide coup d’œil au GPS m’indique qu’il reste 10 km à faire. J’ignore comment est la suite du parcours et je crains que ce soit trop plat, ce qui n’est pas bon pour moi… Mais bon, pour l’instant, je profite. Après 150m environ sur la route, on prend à droite une piste qui remonte, j’ai encore un coup de mou, la barre de céréales semble totalement inefficace, je demande alors à mon voisin si le ravitaillement est encore loin, il me répond qu’on l’a passé… Moment de solitude dans mon esprit, dans mon corps aussi. Est-il possible que je sois passée au ravito sans le voir ?

Et non ! Il est juste là, en haut de la côte ! Je pousse un soupir de soulagement, même deux ; un pour la satisfaction de pouvoir me ravitailler, et un autre parce que je suis rassurée sur ma lucidité !!!

Je m’arrête donc ; les deux filles que j’avais distancées à Montségur arrivent et tracent sans s’arrêter. Je viens de perdre deux places… Je termine mon verre de thé, je machouille une rondelle de saucisson que je finirai par recracher plus loin.

Tiens, une banderole sur laquelle est écrit «Joyeux anniversaire Alex ». Encore un petit moment d’émotion… Bien que ce message ne lui soit pas destiné, ça me fait chaud au cœur, car aujourd’hui précisément, c’est l’anniversaire de ma fille… Alex !  

La descente qui suit est technique car raide et hyperboueuse. La faim est oubliée, au bénéfice d’une concentration extrême. Et puis je l’avoue, je me suis fixé un petit objectif : moi qui ne suis pourtant pas compétitrice, je mets désormais un point d’honneur à franchir la ligne d’arrivée avant cette gonzesse davantage déguisée comme pour sortir en boîte de nuit qu’en traileuse. Non mais oh !

Il se passe un petit moment avant que je ne l’aie en ligne de mire. Lentement mais sûrement, je réduis l’écart entre nous. Il faut rester prudente. Si « doublage » il doit y avoir, il y aura, mais hors de question que ce soit de façon irraisonnée. Je ne tiens pas à me blesser ! Elle trace, la bougresse ! J’arrive à sa hauteur juste avant la traversée d’un torrent, pouah, non seulement c’est un pot de peinture, mais en plus, elle a renversé le flacon de parfum sur elle ce matin, ce qui me donne un sacré coup de fouet pour lui passer devant, car je ne supporte pas cela. En plus, je suis persuadée qu’elle va ralentir pour passer l’eau ; moi, non. Alors je fonce et la miss se retrouve vite derrière moi ! En franchissant le torrent, je lance un : « Ouah, elle est froide, quand même », un coureur confirme, je dis « ça revigore », ce à quoi il répond : « oui, ça se voit ! ». Je me sens vraiment super bien.

Le profil s’adoucit pour devenir (presque) plat. Coup d’œil au GPS : 13 km et quelques. Pfff, encore 6 km. Pourvu que je ne me lasse pas et que je tienne la même forme jusqu’au bout. Je discute avec un coureur, ça fait passer le temps, mais le point de côté commence à arriver, alors je mets un terme à la conversation et continue mon bonhomme de chemin, tandis que lui lève le pied.

En voyant les maisons, je me demande si c’est déjà Villeneuve. L’arrivée au pont me confirme que oui. Je pensais y être à midi ; il est 11h43. Ca commence à être long, mais je tiens le coup. Contrairement à ce que je craignais, personne ne me double. Deux ans et demi d’arrêt de la course à pied m’ont fait perdre en vitesse moyenne (quand je pense que je faisais le tour des Beaux-Monts à 11,5 km/h de moyenne !) mais je suis heureuse de constater que je ne me fais plus ratatiner sur les parties roulantes, comme avant.

Lorsque j’arrive sur l’esplanade de Lavelanet, je sens à nouveau une vague d’émotivité m’envahir, à la limite d’en avoir la respiration coupée. Là aussi, il me faut fournir un effort considérable pour surmonter cela. Ca serait con de s’écrouler juste avant la ligne d’arrivée tout ça parce que je suis émue… C’est bizarre, quand même, et je crois bien que c’est la première fois que ça m’arrive. J’ignore pourquoi ; ça n’était qu’un 20 km, après tout !

Passé ce furtif instant, je franchis la ligne d’arrivée en pleine forme, même pas fatiguée, « même pas mal » et je me dis, surtout en voyant le final, que le 40 km, ça m’aurait bien botté, quand même !

Après un peu moins de 20 km, 1100 mètres de D+ et 2h38 de course, et vu mon état presque survolté, je sais que je suis capable de faire plus, mais… combien en plus ? Là est la question.

 

Malgré mes craintes, car sur la distance, j’avais peur que les 8 km de « plat » me cassent le moral et les pattes, j’ai trouvé le parcours super, sans doutes grâce à la boue (je sais, je suis maso). J’avais peur que le profil ne me convienne pas ; or, la belle grimpette m’a fait oublier un départ plat, la descente technique était chaude-bouillante et les derniers kilomètres pas trop lassants.

Et point important à souligner : je ne me suis pris aucune gamelle. Comme quoi, je m’améliore !!! Ou pas…

 

profil TC

 

 

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Le 3ème du 20 km, qui vient de monter/descendre au château

 

Pour le trail des citadelles 2014 , on double la distance!

 

 

 

Et pour aller plus loin, le sentier cathare

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