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La montagne ca vous gagne!
17 décembre 2012

Le Rocher de Batail Décembre 2012

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Cela fait plusieurs jours que la météo est morose, ou plutôt qu'il fait beau en semaine mais que le week-end, le temps se dégrade.

Or, aujourd'hui dimanche, le soleil semble être au rendez-vous.

La randonnée prévue n'est pas très longue, inutile donc de partir trop tôt.

Le choix d'un départ tardif s'avère judicieux, car arrivés au parking du col de Légrillou (938 m) un randonneur, monté à l'aube, nous informe qu'il a croisé en redescendant une bonne trentaine de paire de pieds.

C'est normal que ce site soit fréquenté : après les premiers flocons, le manteau neigeux n'est pas encore stabilisé et les risques d'avalanche non négligeables. Si l'on veut profiter des premières neiges en toute sécurité, mieux vaut choisir un endroit comme celui-ci, facile d'accès et peu exposé. Là-haut, nous croiserons probablement du monde, mais au moins serons-nous seuls durant l'ascension.

Nous commençons à monter dans la forêt, raquettes arrimées au sac à dos, en suivant les traces laissées par nos (nombreux) prédecesseurs. Leurs empreintes ont dégagé le peu de neige qu'il y a à cette altitude, nous faisant cheminer sur un parterre de feuilles de hêtres complètement détrempé, voire boueux. Puis le manteau roux disparaît peu à peu sous une couche de neige qui s'épaissit au fur et à mesure que nous nous élevons.

Pour le moment, nous n'éprouvons toujours pas le besoin de chausser les raquettes, ces palettes en plastique qui me font un pied de géant et qui ressortent des placards après plusieurs mois "d'estivation". A vrai dire, je ne suis pas pressée de redécouvrir les joies de laisser dans la neige des empreintes de yéti, au son des "CRCRCRCRCRCR" qui perturbent le silence. Ce que ces ballades en raquettes peuvent être bruyantes!

Nous traversons la piste, et à l'orée de la forêt, je ne reconnais pas trop l'endroit où nous sommes. Il est vrai que je suis venue en Avril dernier, mais il n'y avait pas de neige; les repères ne sont pas les mêmes...

Nous suivons toujours les traces, difficile de faire autrement, mais cet endroit ne me dit toujours rien. Comme on est en train de monter dans la forêt plus à gauche que dans mon souvenir, j'imagine que nous allons arriver au-dessus de la cabane du col Mazel (1354 m).

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Effectivement, c'est exactement ce qui se passe! Au lieu d'arriver par la piste et de monter le petit mamelon derrière lequel est nichée la cabane, le lieu même où Solène, ma nièce, m'avait soupçonnée d'avoir "dessiné" moi-même la cabane sur la carte IGN pour lui faire croire qu'elle était toute proche, nous arrivons par le haut, ce qui, en soi, n'est pas plus mal.

Nous avons en vue un groupe de randonneurs que nous rattrapons en arrivant à la cabane. La rondelle de bâton que j'ai trouvée avant d'entamer la descente ne leur appartient pas, ce qui signifie qu'un autre groupe est déjà passé avant eux. Peut-être le CAF de Foix - je sais qu'ils traînent dans le coin.

La petite troupe - un homme et plusieurs dames - fait une petite pause avant d'aller effectuer un aller-retour jusqu'à la Deveze. Ca pue la cocotte, comme dirait l'autre, je ne supporte pas cette aspersion de parfum avant de partir randonner; ça pollue l'atmosphère et pique les narines :-(

Vite, vite, nous décrochons nos raquettes des sacs et sautons dedans pour partir vers la cabane de la Deveze avant eux, histoire de ne pas subir ces arômes artificiels, qui soi-disant "sentent bon"!

Manque de bol, un arbre couché me fait perdre la trace, je prends la mauvaise direction, et le temps de récupérer le bon chemin, l'homme nous passe devant. Heureusement, pas les femmes! Ouf!

Cet homme, qui semble pourtant être leur guide, les abandonne sur place et se laisse emmener par notre rythme. Ce n'est qu'un peu plus loin qu'il se résigne à les attendre.

C'est donc à deux que nous terminons notre parcours, dans une neige fort agréable à grignoter...

Lorsque nous arrivons à la cabane de la Deveze (1514 m), un autre groupe est installé et s'active à faire un feu dans la cheminée. A leur façon de parler, je pense qu'ils font partie de la même bambée que celle de l'autre cabane; ils communiquent entre eux à l'aide d'une radio.

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Nous ne nous attardons guère et poursuivons notre chemin, pressés de découvrir le panorama que je sais sublime.

Sitôt la cabane dépassée, nous apercevons au loin un autre groupe. Nos pas emboîtent les leurs sur le flanc de la Sarrat de la Pelade, sur une fine couche de neige légèrement croûtée.

Peu avant d'atteindre le sommet (1701 m), je double un couple; c'est seulement après leur avoir dit bonjour que je reconnais Jean-Pierre et Chantal, du CAFMA. Ils m'informent que le reste du groupe est devant. Ainsi, nous étions bien dans leurs traces depuis ce matin!

Nous commençons à prendre suffisamment de hauteur pour que la Pelade ne nous cache plus le paysage et c'est la pointe du seigneur Valier qui crève le ciel azuré en premier.

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Cette apparition ouvre le bal des sommets de la chaîne ariégeoise, sous un ciel d'un bleu profond et un soleil éblouissant. Le spectacle est tout simplement magique. Comme toujours à cet endroit, la Journalade, parée de son manteau blanc, en impose et prend des allures de sommet inaccessible. Plus on monte, plus le panorama s'élargit. Je suis aussi bluffée que la première fois...

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Au sommet, je suis heureuse de retrouver Yves, Nadine et Daniel. Ma joie de les revoir et la beauté du paysage me font oublier de leur demander si la rondelle de bâton appartient à l'un d'entre eux.

Leur randonnée se termine ici; ils se mettent en quête d'un endroit à l'abri du vent pour déjeuner.

Quant à nous, nous poursuivons notre chemin en crête jusqu'au rocher de Batail, point culminant de la Barguillière avec ses 1716 mètres d'altitude. Il fait bien plus beau qu'en Avril dernier, la neige est fort agréable à fouler, c'était vraiment LA journée où il fallait sortir.

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On voit aux congères et aux stigmates laissés sur la végétation et les panneaux en bois que le vent a bien soufflé ces derniers jours... D'ailleurs, quand on fait 1/2 tour après avoir gravi (waouh) le rocher de Batail, on se rend compte que ce vent n'est pas si chaud dès lors qu'on l'a dans le nez!

Alors nous remarchons dans les traces que nous venons juste de faire afin de chercher un abri pour manger. Pas si simple! Mais il me suffit de repenser aux rafales que nous avons dû supporter, Laurent, Manu, Solène et moi au printemps dernier pour relativiser et me dire qu'Eole est finalement bien sage, aujourd'hui.

nuit à la cabane de la Deveze (récit n°2)

Nous mangeons assez rapidement tandis qu'un peu plus loin, sur la Sarrat de la Pelade, les CAFistes reprennent la route.

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Nous ne tardons pas à faire de même. Cette fois, juste pour le plaisir de prolonger la balade et surtout profiter le plus longtemps possible du panorama, nous filons jusqu'au col (1595 m). Le choix ne s'avère pas terrible-terrible, car à partir de celui-ci, le terrain est moins bon et le léger dévers fait souffrir nos chevilles pas encore rompues aux randos hivernales.

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Nous faisons une pause boisson chaude à la cabane de la Deveze tout en profitant de la chaleur de l'âtre qu'un groupe venant tout juste de partir entretenait depuis un certain moment.

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Un dernier regard sur la crête que nous venons de parcourir et nous plongeons dans la forêt, jusqu'à la cabane du col Mazel. Cette fois, nous prenons l'itinéraire classique, celui qui descend légèrement, puis reste à flanc. Nous récupérons les nombreuses traces de ce matin à l'orée de la forêt, puis nous laissons glisser jusqu'à la piste, où nous retrouvons les amis du CAF, affairés à leur dernière pause. Cette fois, je pense à sortir la rondelle de bâton de ma poche et "TA TA!", une dame est toute contente de la récupérer...

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Nous terminons le peu de chemin qu'il nous reste à parcourir plus ou moins ensemble, au rythme des retraits - ou non - des raquettes.

 

Voilà! Une bien belle sortie pour une remise en jambes (à peine 1000 m de D+)avec de bonnes conditions en neige, une météo plus qu'excellente, un panorama à couper le souffle sans l'ombre d'un nuage, de sympathiques rencontres (sauf avec le flacon de parfum ambulant) qui au final procure un énorme plaisir à ressortir les raquettes, parce que sans ces engins, on n'aurait pas pu atteindre  ce merveilleux belvédère, ce petit coin de paradis, la première "vraie" crête ariégeoise lorsqu'on arrive de la plaine.

On a alors qu'une envie : recommencer, ou plus exactement, partir ainsi à la conquête de territoires tout aussi grandioses... même en raquettes, car si je ne suis pas une super adepte de l'hiver, je dois bien admettre que les premières neiges recouvrant les sommets sur fond de ciel bleu sont une merveille pour les yeux.

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Carte IGN 2047ET La Bastide de Serou Massat

 

A découvrir également :

Le Pech de Thermes

Le rocher de Batail, une rando en famille (récit n°2)

Le rocher de Batail depuis Saurat (avec nuit à la cabane des gardes)

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