Le pic de la Cabaneta, septembre 2015

Il n'est pas très tôt lorsque je prends le départ de cette randonnée depuis Els Plans (1835 m), hameau de Canillo, mais au moins, il fait déjà chaud!!!

Je suis un chemin déjà parcouru il y a quelques années, quand, alors que nous étions venus faire une Via Ferrata en Andorre, on s'était finalement retrouvés au refugi de la Vall del Riu, les pieds dans la neige. Trempés, nous n'étions pas allés plus loin à l'époque... Andorre 2007 (partie 3).

Je repasse ainsi devant la grange, je suppose, qui m'avait fait rêver à cette époque.

En 50 minutes, je parviens au refugi de la Vall del Riu (2160 m). Jusqu'à présent, la pente était plutôt douce; elle s'accentue nettement après le refuge! Mais se radoucit rapidement. 

Je découvre peu de temps après deux laquets, puis en suivant le balisage, je parviens en 1h45 (depuis le départ) à l'estany gran de la Vall del Riu. C'est sublime!

A partir de là, je poursuis vers le Nord, sur une sente (peu) cairnée, qui est l'itinéraire du pic de l'Estanyo, lequel, contrairement à la Cabaneta, est indiqué partout sur les panneaux (normal, c'est le n°2 andorran de par son altitude).

Je passe à côté d'un autre estany, qui forme un bel ensemble avec l'estany gran. Je chemine plus ou moins à vue, voyant de temps en temps un cairn, mais ne suivant pas forcément une trace. 

Avant d'avoir atteint le laquet où j'ai vu sur la carte qu'il fallait quitter l'itinéraire de l'Estanyo, je repère la sente qui monte vers la Cabaneta. L'Estanyo s'impose dans le paysage!

Je crois à ce moment qu'une fois la crête visible, je serai tout près du sommet; il n'en est rien! Le pic de la Cabaneta fait partie de ces sommets cachotiers qui donnent l'illusion qu'il est à nos pieds alors qu'on ne l'atteint finalement jamais!

Quand enfin je vois sa cime, j'entre dans un univers complètement minéral...

Puis par une belle sente taillée dans la caillasse, je parviens au sommet, 2h30 après mon départ (comme quoi, ce n'était pas la peine de partir tôt!!!)

Sensation bizarre que cette arrivée, d'ailleurs, avec le sentiment qu'à peine le pied posé sur la cime, on va rebasculer d'un côté ou de l'autre! Ce n'est pas qu'il n'y a pas de place, mais les crêtes donnent une drôle d'impression!

Vu d'ici, le Serrere en impose!

Vue sur l'estany dels Meners :

L'Estanyo, les estanys de la Vall del Riu et le Casamanya en arrière plan :

Je suis bien là-haut, mais le petit vent qui souffle n'est pas chaud, et je décide de redescendre pour aller prendre mon repas au bord de l'étang. Avant, je jette un oeil sur l'arête menant au col dels Meners, celle qui m'a fait renoncer à son ascension la semaine dernière, et j'ai le sentiment, vu de ce côté, que "ça passe". Sinon, il y a aussi le sentier balisé en jaune qui passe juste en dessous de cette arête (à gauche dans le sens de la descente). Cela confirme donc le fait qu'il y a moyen de faire une grande boucle dans le secteur passant par Serrere - Cabaneta - Estanyo.

Plutôt que de couper comme à l'aller, je décide de prendre la crête allant vers l'Estanyo jusqu'à la collada Canal Fonda, histoire de suivre le balisage. Finalement, ce balisage disparait dans la descente vers le laquet (ou bien je le perds!) et finalement, c'est plus merdique de passer par là que par ma coupette de l'aller!

Avant de redescendre, je continue à photographier. Au loin, le massif de l'Estats, avec un neve persistant :

Puis un regard sur la "gueule cassée" de la Cabaneta. Curieux sommet, tout de même!

Le seul endroit où on a une vue sur les 3 étangs :

Retour au laquet/ intersection :

Me voilà de retour à l'estany gran. Le couple d'Espagnols que j'ai doublé ce matin avant d'attaquer le bois s'est posé là, tranquillement. Je fais quelques mètres supplémentaires pour me poser à mon tour et prendre mon repas. Tout en croquant mes galettes, je regarde vers l'itinéraire retour. C'est bizarre, il ne me semble pas être passée par là à l'aller. Pourtant, il ne me semble pas non plus qu'il fallait plonger dans la vallée à l'endroit où les Espagnols étaient. Quand je reprends ma route, je vois bien que je suis effectivement décalée, par rapport aux petits étangs. Tout à l'heure, je suis passée à côté.

Mais je trouve quand même quelques balises jaunes. Pas pour longtemps! Chassez le naturel, il revient au galop; je perds vite ces satanées traces! Je tire à gauche, et je ne tarde pas à voir au loin le "bon" chemin. Heureusement, il n'y a pas de difficulté notable pour aller le récupérer. Juste un torrent à franchir! Evidemment, comme je suis hors piste, pas de caillou plat ou sec, ou... Je pose mon pied sur une pierre plate, certes, mais mouillée. Erreur de débutante qui me fait chuter! Allez, encore une rayure sur la carrosserie! Et un pied mouillé pour le restant de la balade. Même pas froid ;-)

Je fais une dernière pause au refuge, je profite de la source pour nettoyer mes bobos, et je termine tranquillement la balade du jour, des images plein la tête!

Au final, une randonnée en aller/retour (à quelques égarements près!!!) de 15 km et 1090 m D+, en 4h55

Dans le même secteur:

Le Serrere et la coume de Seignac depuis la France

Le pic de Serrere depuis Sorteny

Le pic du port de Siguer

Le pic de l'Estanyo

Comments

[pyreneesmagiques]

L'Andorre est pleine de belles surprises pour qui veut prendre la peine de la découvrir autrement qu'à travers les supermarchés!

[Isard59]

Long récit (chapeau!) très intéressant et vivant avec toutes les belles photos mais aussi amusant pour moi car ça me rappelle ma 1ère rando au Pic de l'Estanyo (en 2006 et depuis mon Pic favori car je le refais chaque année) également au départ de Els Plans (je logeais à Soldeu et bien sûr la Vall d'Incles et la vallée de Ransol ont été les plus fréquentées). A la dernière montée, après les estanys et en face des 2 Pics, je ne voyais plus de petits cairns et encore moins de petits points jaunes et j'ai grimpé au hasard en zigzagant (pourtant je n'avais pas bu!) et ensuite sur la gauche pour aller à l'Estanyo (for me, for me, formidable!). 1ère grande aventure en Andorre pleine de satisfactions (aucune rencontre de randonneurs, isards, marmottes, etc...). C'est ça aussi l'Andorre! pour les passionnés de montagne. Depuis longtemps, je préfère Sorteny pour aller à l'Estanyo, au Cabaneta et au Serrere et j'y retournerai cet été.