La Pointe du Montcalm 2940 m
Le grand jour est enfin arrivé! C'est le moment d'aller à la rencontre d'une belle petite pointe, celle que l'on voit depuis Auzat, la vallée du Vicdessos, qui semble plus haute que son grand frère le pic, mais surtout plus pointue, plus altière, je parle de la pointe du Montcalm, l'un des deux sommets fondamentaux que j'avais cochés "à faire" lors de mon court séjour en Ariège, pour ne pas dire LE sommet que je voulais absolument tenter.
Oilvier a accepté d'être mon guide pour cette balade et je l'en remercie.
C'est (re)parti donc pour la montée dans le bois de Fontanal depuis le parking de l'Artigue. Cette fois, nous prenons l'autoroute du Pinet jusqu'au dessus de l'étang Sourd. Quelques randonneurs et surtout des traileurs jalonnent le parcours.
Nous quittons cette autoroute à l'échangeur signalé par un cairn, et ensuite, rien de compliqué, il faut suivre la crête, qui n'en a pas trop l'air pour le moment, car constituée d'un mix roche/buissons, jusqu'à la Pointe d'Escasse (2476 m). Nous avons toujours à vue l'étang Sourd et au fur à mésure de l'ascension, c'est le refuge du Pinet qui entre dans le paysage.
Un petit coup d'oeil sur une autre façon de gravir la Pointe, les roches Sauvages, dont j'ai entendu parler à plusieurs reprises.
Le minéral prend désormais le dessus, mais cela n'empêche pas un peu de douceur!
J'entre enfin dans mon terrain de jeu favori, yes!
L'étang d'Estats et les Guins de l'âne entrent dans le décor.
Le massif de Bassies est toujours dans le paysage et je continue à grimper, grimper sur cette "haute route" parallèle au sentier classique qui surplombe le ravin de l'Estats.
À droite, l'étang Sourd, toujours. Et sur mon dos, celui du Pinet. Joli point de vue sur ces deux étendues d'eau.
À la faveur d'un replat, nous en profitons pour mitrailler : pic tout plat du Montcalm, l'Estats/Verdaguer, le Sullo...
...le si caractéristique massif de Bassies...
...le Certascan...
...les Guins...
...le Sullo, à gauche...
... puis à droite, accompagné de ses frères trimillénaires.
On voit même encore l'étang Sourd!
Après l'étang d'Estats, au tour de celui du Montcalm d'entrer dans le paysage!
Et voici l'objectif du jour, la Pointe, ainsi que le couloir que nous allons emprunter pour le retour.
Sur le fil de l'arête ou parfois légèrement en contrebas, d'un côté ou de l'autre - chacun choisit son itinéraire - nous nous rapprochons, pas à pas. Des grands pour Olivier, des tout petits en ce qui me concerne. Il y a de la prudence dans mon cheminement, bien sûr, mais je crois surtout que je ne suis pas pressée d'en finir et je savoure le moindre contact avec la roche.
Encore quelques pas et nous y serons. Déjà!
Inexorablement, nous nous rapprochons de la Pointe...
Ça y est, nous y sommes! Je suis tellement chargée d'émotions que j'ai envie de crier, de hurler, comme cela rarement m'arrive, j'ai même envie de serrer Olivier dans mes bras et de l'embrasser pour le remercier de m'avoir menée jusqu'à ce rêve minéral. Je suis tellement contente d'être là!
Photos, photos, pause repas; quelle merveille! La course que nous venons d'effectuer et le panorama qui s'offre à nous sont à la hauteur de mes espérances et même encore plus que ça. Dans mon esprit, l'émotion, la joie, culminent bien au-delà des 2940 m d'altitude!
C'est le moment de descendre, je me régale toujours! Cela rassure Olivier! En passant, jolie vue sur ces petits joyaux suspendus que sont l'étang des Tables et celui sans nom sous le pic Madron.
Olivier m'avait dit que la descente jusqu'à la brèche n'était pas évidente, chemin faisant, il me demande même si je ne trouve pas cela vertigineux. Et bien, en toute sincérité, non, pas du tout! Comme quoi cette sensation procurée par le "vide" ou le cheminement en crête appartient vraiment à chacun et est toute personnelle. C'est la raison pour laquelle il m'est si difficile d'être objective quand on me demande comment sont certains passages en montagne.
La partie en crête se termine, nous voilà à la "brèche", porte d'entrée du couloir d'éboulis que nous allons emprunter pour une descente directe sur l'étang du Montcalm.
Je craignais que sans bâtons - je les ai oubliés - cette partie soit un peu laborieuse (et j'ai encore le souvenir tout frais du couloir du Mont-Rouch!), en fait, c'est un régal! Et limite, je me sens mieux sans bâtons, plus libre de mon équilibre, même si cela peut sembler paradoxal (mais je suis un paradoxe! Alors...).
Un jour, je finirais par abandonner définitivement un certain nombre d'accessoires en montagne : chaussettes, bâtons, [...] ; pour ces derniers p'tits points entre crochets, c'est déjà fait depuis des années, sauf à de rares exceptions, et "je" ne m'en porte pas plus mal!!!
Un replat, puis nous filons vers la quiétude de l'étang du Montcalm. Nous restons en rive droite afin d'aller regagner le sentier classique, qui va me paraître bien fade! Depuis la brèche, nous suivons un chemin parallèle à celui que nous avons efectué en crête, c'est assez rigolo de constater cela sur la trace ;-)
Une pause s'impose au refuge du Pinet; dès la première gorgée, la petite bière va me faire tourner la tête, et l'effet va durer jusque dans la première partie de la descente vers l'étang Sourd. Heureusement que cette portion est facile et pas trop raide!!!
Si l'effet du liquide s'estompe après quelques pas, je sens en revanche qu'il va me falloir un bon moment pour me remettre de cette rando, pas d'un point de vue physique - de ce côté, tout va pour le mieux - mais au niveau des émotions, ça va être WAOUH pendant un certain temps! Ce sont d'ailleurs ces émotions qui m'inspireront dès le lendemain, après 10 heures de route, un texte intitulé "la Pointe secrète".
Encore merci Olivier de m'avoir fait confiance et de m'avoir accompagnée jusqu'à un sommet qui me faisait de l'oeil depuis quelques temps, un rêve désormais accompli. Et comme je suis une grande rêveuse, j'ai d'autres idées de parcours dans le coin!
Merci aussi pour tes nombreuses photos qui magnifient et immortalisent ce moment!