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La montagne ca vous gagne!
18 août 2021

La Dent Parrachée 3697 m - Haute Maurienne Vanoise

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Jour 1 (mardi 17/08/21) : montée au refuge de la Dent Parrachée (2520 m)

Aujourd'hui, on chausse les grosses, même si la balade est aisée, familiale, courte, et qu'elle se serait volontiers faite en baskets! Mais il faut prévoir pour demain!

Le second gros objectif de cette semaine mauriennaise - après le Tour de la Bessanese - c'est l'ascension de la Dent Parrachée, 3697 m. Un truc qui fait un peu peur quand on lit les topos. Pas pour la difficulté technique, plutôt pour les pluies de pierres fréquentes...

La Dent Parrachée, c'est un des emblêmes de la vallée, le sommet qui va me faire de l'oeil dès le premier repas pris à mon arrivée dans la Vanoise, à Lanslebourg. 

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Qui dit chutes de pierre, dit risque accru s'il y a du monde. Et la mauvaise expérience à la Dent d'Albe (secteur Aneto - Pyrénées) qui a failli me coûter mon tibia gauche en 2012 me fait un peu stresser. Je n'arrête pas de me dire que si quelqu'un doit se prendre un pavé, et bien ça sera moi! Grrrrr... difficile de lutter contre ces pensées. Du coup, on décide de téléphoner au gardien du refuge de la dent Parrachée, Franck Buisson, pour se renseigner sur 1) les conditions 2) le nombre de cordées dormant au refuge ce soir 3) et accessoirement, les possibilités de planter la tente aux abords du refuge.

Les réponses fournies me rassurent largement. Allez hop, c'est donc parti pour Aussois dans la joie et la bonne humeur, une motivation du diable et une curiosité qui me chatouille les semelles.

Le parking des carrières (plan d'amont 2040 m) est plein en ce début d'après-midi, et les touristes continuent à arriver. Sous le regard parfois curieux des randonneurs, nous nous étalons pour manger et faire sécher la tente qui était bien chargée d'humidité au réveil dans le champ en face du camping de Bessans!

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De grands yeux s'écarquillent tout autour de nous lorsque, tranquillement, nous préparons les sacs.

En attendant Lalou, je vais photographier le panneau indicateur. Le sentier indiqué à droite sera notre itinéraire de retour.

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Mais nous n'en sommes pas encore là. Pour l'heure, une fois que nous avons chargé nos gros sacs sur le dos, nous nous mêlons, tels deux extraterrestres, au flux de randonneurs de tous âges et tous horizons. Piste, longue piste, qui n'en finit pas de ne pas monter... Nous restons zen, nous avons le temps, le refuge est à portée de main (une petite heure) et nous ne sommes pas pressés. 

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Ah, enfin la piste devient sente et plus raide; nous passons devant le refuge de la Fournache sans nous y arrêter - je me demande si quelqu'un s'y arrête, d'ailleurs, il est si proche du refuge de la Dent Parrachée - et mine de rien, la dernière grimpette me coupe le souffle (ben oui, entre les chaussures et le sac, c'est du lourd - on va dire ça!).

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Pendant que Lalou va faire du repérage d'emplacement, je vais m'affaler sur un banc de la terrasse, mais très vite, je me refroidis. Lorsqu'il revient, nous allons voir le gardien qui finit de me rassurer quant aux questions que je me posais :

1) les conditions sont excellentes (mais en même temps, cela peut vouloir dire beaucoup de choses - nous, nous traduisons par "les conditions de terrain", après coup, on se dira qu'il parlait plutôt de "condtions météo")

2) à sa connaissance, seule une cordée monte demain à la Dent Parrachée (après, il peut toujours y avoir des randonneurs comme nous ne dormant pas au refuge et ne s'étant pas signalés)

3) nous avons 52 000 ha pour planter la tente; aux alentours du refuge, il nous en coûtera 5 euros, redevance qu'il se doit de réclamer mais qu'il ne met pas dans sa poche, il ne manquera pas de le mentionner en râlant! Plus loin, cela peut nous coûter beaucoup plus cher, conformément à la réglementation! C'est à nous de voir, comme nous dit le pittoresque et sympathique Franck!

Pas gentil avec tout le monde, du reste! Deux randonneurs arrivent derrière nous et posent une question du style "c'est par où pour aller à la Dent Parrachée?" je ne sais plus, peut-être qu'ils nous ont coupé la parole, ou pas dit bonjour - franchement, je ne me rappelle plus - il les envoie promener en répondant d'un air n'appelant aucun commentaire : PIOLET CRAMPONS CORDE CASQUE

Ben voilà, du coup, nous avons l'info concernant le matos ;-) sans même l'avoir demandée. Il revient tout sourire vers nous et comme il a du travail, nous dit qu'on reparlera plus tard.

Bonne petite crêpe au chocolat, bière des sources de Vanoise (avec comme logo, le ...Cervin, ce qui saute tout de suite aux yeux de Lalou, lui qui connaît les Alpes comme sa poche), bref, un peu attrape-touristes, mais cependant très bonne (enfin, je veux dire, pour une bière des Alpes - tout est relatif), je m'installe sur un transat et suis la course du soleil car je n'ai vraiment pas chaud!

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Mais pourquoi ai-je oublié toutes mes vestes dans l'Oise, moi aussi? Je les avais pourtant bien préparées... encore heureux que Lalou a emporté son cabas contenant toutes ses vestes de montagne; il a quasiment tout en double et peut me dépanner! Je l'en remercie, en passant; sinon, j'étais mal! Enfin, n'empêche, ça caille le soir venu!

Nous installons la tente au-dessus du refuge, même si j'aurais bien aimé la planter dans le vallon de la Fournache, histoire de gagner quelques minutes de sommeil demain matin. Mais il aurait fallu la démonter et la cacher - parc national oblige - ce qui en soit, ne nous aurait pas fait gagner de temps. Là où nous sommes, nous pouvons la laisser durant notre aller retour à la Dent. Et nous sommes tranquilles.

Je scrute le peu de bivouacs comme nous, ou plutôt les sacs. Leur taille me renseigne sur les intentions de leurs propriétaires. Ouf, aucun ne semble être équipé pour de l'alpinisme. Vraisemblablement, nous ne serons pas nombreux sur l'itinéraire demain, ce qui finit de me rassurer.

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Nous allons faire une petite reconnaissance du début du parcours, car demain, c'est à la frontale qu'il nous faudra partir... Nous voyons bien le vallon de la Fournache puis l'endroit où il faudra prendre pied pour monter le couloir menant au col de la Dent Parrachée que l'on devine à gauche de la magnifique Pointe de la Fournache. Après, ça sera en crête (p...vu d'ici, on se demande où ça passe!!!) et la surprise finale, la montée à la Dent Parrachée, que nous ne voyons pas d'ici.

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Notre bivouac est sympa, mais très vite à l'ombre du chalet des gardes, magnifique bâtisse où un garde (?) viendra avec sa (?) fille. Y zont de la chance, y font un feu...

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Moi, j'ai bien trop froid, je les entends, mais ne les vois pas, car je me suis déjà enfouie sous mon duvet...

Aïe, si j'ai déjà froid maintenant, qu'en sera-t'il au réveil?

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Jour 2 : ascension de la Dent Parrachée 3697 m

Le réveil, tenez-vous bien, se fait à 4h. Et là, j'en vois déjà de l'autre côté de cet écran qui se disent que ça, pour Mumu, c'est carrément pas possible, ou encore "Quoi? Elle nous fait c... pour négocier 15 à 30 mn quand on programme un départ à 8 heures et là, elle va se réveiller à 4h du mat'???!!!" Non, non, mais faites semblant de n'avoir pas lu ces lignes, ça c'était bon une fois dans ma vie, hein, on ne me la refera plus!

Je vous jure pourtant que j'ai aussi essayé de négocier quand hier le gardien nous (ou aux deux pauvres mecs qu'il a rembarrés) a dit LEVER À 3h30. Éberluée, je lui ai glissé un "non, mais cette heure, c'est pour ceux qui dorment au refuge, c'est pour des questions logistiques, c'est parce que vous servez le petit déj' à cette heure-là?". Ce à quoi il a répondu "Ah non, c'est pour tout le monde. Il faut être parti au plus tard à 4h15, et pas pour une histoire de petit-déj'! Il est plutôt question de dégel-regel qui provoque des chutes de pierre, et croyez-moi, mieux vaut éviter et être rentré pour midi". Ah, ben nous y voilà à cette fameuse histoire de cailloux qui cassent, volent, partent, déboulent et aterrissent parfois sur ...nous!

Motus, Mumu, t'as rien à dire. Sécurité, sécurité... la mienne et celle des autres.

Il est convenu que je me réveille à 4h pour un départ à 4h15/20 max, donc. Tout est déjà prêt, je n'ai pas besoin de plus de temps et en général, sitôt levée, sitôt active. Du coup, dès la veille, mon compagnon de rando stresse, car contrairement à moi, il aime prendre son temps le matin, ça lui est même nécessaire, et me connaissant un peu, il craint la foudre matinale si jamais je suis prête et que je dois l'attendre. Ben je lui dis que ce n'est pas bien compliqué : il n'a qu'à se lever bien avant moi! Chacun son rythme.

Il est 4 heures "dring dring, Mumu, il faut se réveiller". Hop hop, je m'extirpe sans difficulté de mon chaud duvet, j'enfile mes affaires (ah ben, non, je crois que je les portais déjà, en fait; disons que j'en rajoute une couche), derniers préparatifs, et hop, c'est parti! Lalou se demande comment je fais pour être aussi vite opérationnelle, sans rien avaler, de surcroit! C'est comme ça; chaque minute de sommeil m'est précieuse, alors je trouve ça ahurissant de les gâcher à attendre! En plus, aujourd'hui, je suis hyper motivée. Mes craintes ont été levées, bien sûr il reste une grosse part d'inconnu dans cette ascension, mais l'émulation est là, et bien là! Et puis en fait, j'adore marcher à la frontale (alors, si cette phrase attire l'attention de certains, sachez que j'adore marcher et courir de nuit, oui, mais plutôt le soir, et encore plutôt après le passage à l'heure d hiver, je vous laisse deviner pourquoi!).

L'itinéraire ne pose aucun souci pendant un certain temps, il y a d'abord une sente dans l'herbe rase et même encore un peu dans les éboulis; j'ai encore une petite crainte pour la suite quand je vois que c'est un peu gelé (mon dieu, le neve, le neve, il va être super dur!!!). Il y a déjà 2 randonneurs partis à l'assaut de la montagne, facilement repérables avec leurs loupiotes. Nous sommes très attentifs aux cairns qui jalonnent le parcours, mais finissons par les perdre. Il a beau faire nuit, soudain, on voit bien que se dresse devant nous...un mur! Un mur infranchissable (grosse grosse moraine)! On cherche à droite, bof. À gauche, hum hum, on tente, mais c'est vraiment trop risqué, on est sur un tapis roulant, impossible de remonter cela, impossible que ce soit l'itinéraire, on n'est pas encore dans le couloir, donc pas encore dans la partie difficile. 1/2 tour et à force de chercher, on finit par retomber sur une trace minuscule, que nous veillons à ne pas perdre.

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Petite pause déjeuner. Prendre des forces pour attaquer le couloir (vers 6h15), cet immonde couloir d'éboulis instables qui nous fait pénétrer dans le monde du croulant où il vaut mieux ne pas l'être - croulant -

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On voit nos 2 prédecesseurs s'engager sur le neve; puis derrière nous, un autre duo se présente au pied du couloir. Nous sommes donc 3 binômes sur l'itinéraire. 

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À notre tour de prendre pied sur le neve, après nous être équipés (crampons, piolet). Je ne vois pas la nécessité de passer par là, ça me semble contournable par la droite, sans cramponner. Bon, je ne sais pas... On y va et le port de crampons que j'adooorrrre va se rappeler à mon souvenir : une véritable souffrance; mon pied n'est vraiment pas adapté à ce truc hérissé de pointes. Je vais laisser pas mal d'énergie dans cette courte portion, pourtant pas bien compliquée!

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En plus, comme c'est recommandé dans le topo, on garde les crocs même quand on sort du neve, soi-disant parce que ça accrochera mieux (c'est le principe) dans cette pente schisteuse raide et glissante, parfois dure, car gelée. Tu parles, grosse galère, oui! Mais dans la pente, pas top de s'arrêter pour les retirer. Il aurait fallu le faire au niveau du gendarme. Condamnée, je suis donc condamnée à les garder jusqu'au col. Bouh... qui c'est qui pond des conneries pareilles? Et qui est encore plus con pour les suivre à la lettre? Franchement, je préfère largement sentir le sol que d'en être séparée par cette ferraille. Déjà que je trouve que la semelle des grosses chaussures m'en éloigne suffisemment, ça va bien comme ça (ceci dit, je suis bien contente de les avoir pour une fois, car en plus d'être nécessaires pour le cramponnage, dans la configuration du terrain, elles protègent bien le pied des cailloux qui roulent de partout - en passant, on en a bien entendu un se fracasser, heureusement assez loin et pas sur notre trajectoire)

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 Le jour se lève, la vue est splendide, je suis ravie de m'être levée aussi tôt, tiens! 

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Nous débouchons enfin au col de la Dent Parrachée 3338 m, il est 7h15 et il nous reste à découvrir la suite qui semble être plus ou moins difficile selon les topos. À nous ne nous faire notre propre idée. Déjà, retirer les crampons est un pur bonheur; ensuite, c'est de la crête, ça devrait donc me plaire! Nous ne nous sommes pas encordés jusqu'à présent et je ne vois aucunement l'utilité de le faire. Question itinéraire, pas de question à se poser; c'est tracé. Tout du long. Je ne me rappelle plus dans les détails du cheminement, pour cela, voir les topos; je peux juste dire que cette ascension ne me paraît nullement difficile et je suis même agréablement surprise de découvrir que le rocher n'est pas aussi pourri que ce que j'avais pu en lire et qui m'inquiétait un peu.

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Là encore, difficile d'être objective; pour moi, ça passe tout seul...et ça tient. Je teste quand même chaque prise par prudence et comme j'ai l'habitude de le faire. 

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C'est de loin la partie du parcours que je vais préférer! Je regrette de ne pas en avoir pris de photos ;-(

Il faut préciser qu'après le col de la dent Parrachée, ce n'est pas le sommet du même nom que nous gravissons, mais la Pointe de la Fournache 3642 m. Après cela, la Dent Parrachée n'est plus qu'une formalité! Au moment de traverser le neve du petit col, nous voyons que les deux randonneurs qui nous précédaient sont au sommet. Nous les croiserons un peu plus loin, lors de leur descente, tandis que nous sommes très proches du but. Deux types encordés, très sympa, que nous retrouverons tout à l'heure au refuge.

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Il est à peu près 8h30. Quel bonheur d'avoir ce sommet rien que pour nous, quel bonheur d'y être parvenus, quel bonheur d'avoir vaincu mes appréhensions, quel bonheur de se trouver au-dessus des nuages et d'admirer les sommets qui nous entourent! Quelle belvédère!

Le premier qui saute aux yeux, c'est le Viso, où j'apprendrai plus tard que ma copine Nadine était ce jour-là...

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Le Mont-Blanc, les Ecrins, la Grande Casse, les glaciers de la Vanoise et j'en oublie, bien sûr...

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On voit même les barrages d'Aussois!

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Je crois bien que c'est la première fois que je suis si tôt à un sommet (ah, non, peut-être pas; il est vrai que j'étais montée de nuit au Canigou pour y voir le lever de soleil). Il est l'heure où je pars en rando habituellement et je me trouve à 3697 m d'altitude. Je ne sais pas combien de temps on y reste, on ne se lasse pas du paysage, mais déjà, il nous faut songer au retour, par le même itinéraire. En effet, il y a une autre possibilité pour regagner le vallon de la Fournache, la brèche de la Loza, mais impraticable par manque de neige...

On voit que les deux randonneurs qui étaient derrière nous s'apprêtent à passer sur le neve. On les croise en redescendant, au même endroit que nos prédecesseurs tout à l'heure. Un client encordé à son guide. Beaucoup moins sympathiques, ces deux-là! Bref...

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La descente ne me paraît pas non plus difficile, du moins jusqu'au col. Après celui-ci, on sait que ça ne va pas être une partie de rigolade, mais on n'a pas le choix; il faut y passer! La première partie ne se fait pas trop mal, ma foi... c'est après le gendarme orange que les choses se corsent. Je choisis de ne pas retraverser le neve et de poursuivre dans la caillasse (à gauche, donc). C'est franchement pénible et fatigant - et long mais plus on se rapproche de la fin (du couloir) plus le caillou devient praticable et même acceptable!

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C'est reposant mais aussi assez triste de tourner le dos à cette superbe double pointe; je voudrais y être encore! Pourtant, dans le même temps, je classe cette ascension dans les "fait, n'est plus à faire". Plus d'un mois après, alors que je refais le parcours avec mes mots et mes souvenirs, je ne dis déjà plus tout à fait ça...

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Une fois sortis du couloir, le chemin n'est pas terminé; c'est beaucoup moins dur mais dur quand même. Et long... Quelques nappes de brume nous encerclent, nous sommes sur la sente herbeuse à présent, et c'est curieux, il me semble que nous mettons bien du temps à arriver au gros cairn au-dessus du refuge. Bon je me dis que ça doit être le contraste entre le jour et la nuit qui fait ça, ou la fatigue...

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Tout de même, au bout d'un moment, je me questionne... Lalou a tracé devant, je commence à me dire que je me suis égarée. Mais non, il m'attend un peu plus bas. Le chemin prend une autre orientation, cela me paraît de plus en plus bizarre. Et quand nous apercevons un refuge, on se rend compte que ce n'est pas du tout celui de la Dent Parrachée, mais à l'évidence, celui du fond d'Aussois! 

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Nous nous sommes donc bien plantés, certainement avons-nous raté un embranchement. C'est sans trop de conséquence, on récupère le chemin qui monte au lac du genepy - pour un peu, j'aurais envie d'y aller - et nous ne sommes pas si loin du refuge! et encore plus proche de la tente ;-) en arrivant par ce côté!

La balade est terminée, on pose nos sacs, toujours sous le regard ébahi des touristes, je ne sais plus si on se repose ou quoi ou qu'est-ce, mais d'un commun accord, nous décidons d'aller prendre notre repas du midi au refuge, si c'est possible. Et c'est possible! Il doit être tout juste midi! Nous ne reverrons pas le gardien Franck, mais le jeune personnel très sympathique et efficace!

La première cordée est déjà attablée, nous échangeons sur l'ascension que nous venons d'effectuer. Eux ont dormi dans le vallon de la Fournache, et nous félicitent de notre progression, car ils sont partis en même temps que nous, mais de plus près et ils ont vu nos lampes se rapprocher d'eux au fil de la montée. Comme nous, ils se sont trouvés bloqués face au "mur" et pensaient que nous ne commettrions pas la même erreur en voyant leurs frontales. J'avoue qu'on avait surtout le nez dans la pente et pas trop en l'air dans ce type de terrain, donc, non, nous n'avons pas vu leurs loupiotes aller et revenir! Ils nous disent aussi s'être plantés comme nous au retour, sur la fin et que l'autre cordée n'était pas très souriante ;-) 

Justement, la voilà qui arrive! Je suis requinquée, encore pleine des émotions que je viens de vivre et alors que je redescends les marches du refuge pour regagner la tente, je fais demi-tour en me disant que tout de même, je ne peux pas partir sans avoir échangé un mot avec ce 3ème binôme ayant fait l'ascension de la Dent Parrachée aujourd'hui. C'est pourtant pas mon style, je sais pas, ça doit être l'altitude, ou la bière. Je ne sas même plus ce que je dis, finalement, le guide parle bien et semble plus sympa qu'au premier abord. Plutôt rassurant! 

Il va falloir nous replonger dans le flot des touristes toujours aussi nombreux (c'est normal, c'est accessible, super beau, et les crêpes au chocolat du refuge sont délicieuses). Après le refuge de la Fournache, nous optons pour un autre itinéraire retour, beaucoup moins fréquenté, celui dénommé "dangereux" sur le panneau du parking. Je ne vois pas (le danger). C'est plutôt bucolique...

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À la fin, juste quelques racines et ruisselets pouvant les rendre glissantes. Il fait chaud, super chaud en bas!

Je suis heureuse d'avoir gravi la Dent de mes doutes, et même si ça n'est certainement pas la plus belle ascension que j'ai faite, il faut bien avouer que c'est un sommet qui a une sacrée gueule et à présent, ça me fera toujours un petit truc en plus de le voir se détacher dans le paysage! Je le regarderai avec encore plus d'admiration! (bon, pour la fin du séjour, ce fut raté puisque dame Parrachée est restée cachée dans son enveloppe nuageuse!).

Il n'y a pas beaucoup à parier que je vais dès à présent chercher des points de vue sur cette jolie pointe, de jolis prétextes en somme à de belles randos, d'autres sommets à gravir...

Dès notre premier jour de rando en Maurienne, la Dent Parrachée, visible depuis le passage du Collerin (tour de la Bessanese) m'a fait des clins d'oeil. Et bien voilà! Après ce mini trek au départ de Bessans et une virée aux Evettes, notre séjour en Haute Maurienne se termine avec cette ascension! On en a pris plein les mirettes et les gambettes, et je me dis que je n'attendrai pas 20 ans pour retourner dans ce secteur magnifique!

À bientôt donc en Vanoise, ou quelque part par là!

 

Des photos d'autres randonneurs :

Celles de Marcadau (sur Altitude rando) 

au col de la Dent Parrachée, vue sur la suite de l'itinéraire :

altitude rando 01

 

En montant vers la pointe de la Fournache :

altitude rando 02

 

La pointe de la Fournache :

altitude rando 03

 

Vue sur la pointe de la Fournache avec le col de la dent Parrachée à gauche (et son couloir d'accès) :

altitude rando 04

 

Celles d'Eric, le randonneur-overblog :

Entre les 2 pointes de la Fournache :

le randonneur overblog 04

 

Quelques clichés de la montée/descente à la pointe de la Fournache (prises en descente) :

le randoneur overblog 05

le randonneur overblog 01

le randonneur overblog 02

le randonneur overblog 03

 

La dernière partie de la descente sur le col de la Dent Parrachée :

 

le randonneur overblog 06

 

Celle de Jean Baptiste Deraeek (guide) : 

jean baptiste deraeeek

 

Et pour finir, celles de mon ami cafiste Thierry B. qui était dans le secteur en juillet 2021 avec un groupe du CAFMA

Le col de la Dent Parrachée :

TB 01

 

La descente de la Dent Parrachée :

TB 02

TB 03

 

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Commentaires
L
Je rajouterai que le tempérament singulier du gardien fait apparemment la réputation du refuge, mais que ce dernier doit être bien plus zen en début de saison quand il y a moins de touristes à crêpes ;) <br /> <br /> Bisous
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L
Sommet magnifique pas tant pour son itinéraire que pour le panorama qu'il offre sur toute la chaîne des Alpes. Le passage clé est en effet ce fameux col de la dent Parrachée qu'il faut gravir "à l'arrachée" dans ce passage croulant que tu as si bien décrit. Course qui gage à être effectuée en début de saison, quand il reste suffisamment de neige pour ne pas galérer dans les éboulis et aussi pour pouvoir la boucle que tu mentionnes avec la redescente par la brèche de La Loza. Car, quoique que tu en dises, la progression avec ce truc hérissé de pointes sur de la neige dure, voire de la glace, est bien plus sereine et rapide que sur les pierriers instables ;-) <br /> <br /> Je me suis régalé à te lire, ton récit est drôle et merveilleusement écrit (d'habitude dans mon cabas, je mets mes courgettes et mes poireaux, pas mes fringues de montagne hihhi...). Conclusion: dent Parrachée "fait et à peut-être refaire" mais avec un entraînement crampon au préalable :-)
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P
Merci Murielle pour le partage de cette rando traduite par un texte singulier accompagné de belles images.
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