Pic des Planes et pic de Cabanatous (massif de Bassies)
Le massif du Montcalm
Samedi. Nous partons du parking de la Massada situé dans l’épingle sur la D8 entre Auzat et Marc (850 m d’altitude) vers 10h25. Il fait -1°C.
Après une petite heure de progression dans la forêt, nous nous retrouvons à l’intersection du GR10 et je connais désormais le chemin, pour l’avoir emprunté en sens inverse en Août dernier. Curieux, dans mon compte-rendu, j’avais écrit que tout de suite après le dernier étang de Bassies (l’étang d’Escalès) et le petit pont en pierre sèche, ça descendait sec en forêt. Or, là, je constate que certes, ça grimpe sec, mais qu’entre la sortie de celle-ci et l’étang d’Escalès, il y a quand même un bout de chemin, où on ne prend pas trop de dénivelé, en plus. Mon esprit avait donc zappé cette portion!
L'intersection atteinte en une petite heure.
La Pique d'Endron
On guette le moindre faux pas qui pourrait me faire prendre un bain de pied....
C’est dans cette partie que nous croisons un homme avec son fils. Ils sont montés jusqu’à l’étang d’Escalès, mais comme le terrain est gelé et qu’ils ne sont pas équipés, ils ont rebroussé chemin (on commence à trouver les premières neiges vers 1400 m). Ça leur fait quand même une bonne petit promenade ! Le monsieur nous apprend qu’un autre randonneur est parvenu jusqu’à l’étang Majeur, mais également sans équipement, il a lui aussi fait demi-tour. Peut-être le croiserons-nous bientôt ?
Le petit pont de pierre.
On poursuit vers le 1er étang
Nous poursuivons notre chemin jusqu’au niveau des laquets de l’Escales et commençons à attaquer le flanc du Pic de Far.
Nous n'allons pas tarder à quitter le GR pour nous diriger vers le pic de Far
L'étang d'Escales
Mais comme il est déjà 13 heures 10, nous faisons une pause déjeuner, à 1657 m, sur un rocher. Le temps est magnifique, même si un très léger vent souffle. Le ciel blanchit vers Endron, Goulier, mais vers le refuge de Bassies, c’est le grand bleu qui nous attend.
Les étangs, le col de las Fouzes entouré du pic des Planes et du Cabanatous
Endron, Goulier et l'étang d'Escales
Après avoir refait le plein de bonnes choses et avoir profité du panorama, nous redémarrons à 13h32, toujours sans équipement, pour le Pic du Far. Le sol est parfois gelé, on sent que ça glisse, mais ça va. Il faut juste déployer un peu plus d’énergie pour progresser. A 14h14, nous sommes au sommet, 1925m. La vue est belle…
Le Pic du Far presque conquis
Panoramas depuis le Pic du Far
Pour redescendre, nous décidons de chausser les crampons, pour plus de confort et surtout de sécurité. Un petit vent frais nous accompagne au début, puis nous lâche rapidement. Qu’il fait chaud ! Nous prenons un parcours très agréable dans le vallon, en passant à proximité de l’étang de Légunabens, nous valant quelques légères remontées/descentes, puis récupérons le GR10 au niveau de l’étang Majeur. Ainsi, je découvre cette portion que j’avais empruntée dans la brume l’été dernier. Je constate que nous avons surplombé « de près » l’étang Majeur sans jamais le voir.
L'étang de Legunabens
Fred dans le vallon...
Le GR10 surplombant l'étang Majeur ...
... et que j'avais foulé sans voir le paysage cet été.
L'étang du pla de la Font
A 16 heures, après 4h44mn44s (pas fait exprès, je vous assure) de marche - pause repas déduite - et à 1h20 du Pic du Far, nous posons nos sacs au refuge de Bassies (1650m).
Regard en arrière... Le pic du Far
Le refuge...
Nous arrivons juste avant un groupe de 6 randonneurs que nous avions aperçu depuis une bonne dizaine de minutes venant de La Coumebière – Saleix – Port de Bassies.
Une des deux femmes s’est blessée en montant ; elle craint une entorse du genou… Un kiné fait partie du groupe ; il lui prodigue quelques soins tandis que les trois autres hommes se sont équipés pour aller faire une goulotte. Nous les voyons monter sur la crête menant au Cabanatous.
La partie hiver du refuge de Bassies est confortable : 12 places avec 9 matelas et une quinzaine de couvertures, le tout sur trois niveaux. Une table et deux bancs pouvant accueillir confortablement 6 randonneurs ; à plus, il faut se serrer ! Le gardien, avant de redescendre dans la vallée, a laissé quelques victuailles (sucre, sel, miel, lait en poudre, pâtes…). Même si nous n’en profitons pas, le geste est sympathique… Il fait frais, même franchement froid, et comme il n’y a pas moyen de faire du feu, on fait ce que l’on peut pour se réchauffer.
J’ai les pieds trempés, je me déchausse et enfile rapidement des chaussettes sèches. J’ai alors la bonne idée d’aller me mettre dans mon duvet… C’est génial, sauf que, ainsi réchauffée, il ne me sera plus possible de sortir de ce nid douillet !!!
Fred et moi sommes installés au niveau 1, le kiné au niveau 2 et les 5 autres randonneurs au rez de chaussée…
Tandis qu’ils s’étalent sur la table, Fred et moi décidons de rester manger à notre niveau, non pas pour faire bande à part, mais tout simplement parce que je n’ai pas envie de remettre mes petits petons au froid, et encore moins de les remettre dans des chaussures trempées, même avec des sacs plastique. Pareil pour Fred, qui a fait la même chose que moi et qui a eu du mal à réchauffer ses pieds.
Alors nous préparons tranquillement le repas, et nous mangeons encore quand nos compagnons, eux, ont déjà fini, s’étonnant de nous voir manger « autant ». Pourtant, on ne mange pas tant que ça ! Enfin, je parle pour moi…………………
Comme on a oublié le jeu de cartes, après la boisson chaude et le petit remontant du soir – une bonne petite liqueur de poire de derrière les fagots offerte par celui qui semble être le leader du groupe – nous allons tous nous coucher, avec la crainte de passer une mauvaise nuit à cause du froid.
En fait, il n’en sera rien, pour moi en tous les cas. En effet, à peine enfouie dans le duvet, je me sens envahie par ma propre chaleur, qui me fait rapidement retirer mon caleçon et mes chaussettes. Je garde néanmoins une couche sur le corps, car j’ai peur de transpirer dans le duvet et que cela me gêne, ou que le moindre mouvement pouvant faire s’engouffrer de l’air me refroidisse rapidement.
Rapidement aussi, je retire la couverture que j’avais mise sur le duvet…
Je n’en reviens pas d’avoir aussi chaud, et cela m’empêchera de bien dormir. De temps en temps, je sors les bras du duvet pour « prendre l’air »…
Enfin, mieux vaut avoir chaud que froid ;-)
Dimanche matin, réveil à 6h30… Objectif du jour : la Pique Rouge de Bassies (2676m) avec toutefois beaucoup de réserve, car au-dessus de 2200m, il y a pas mal d’accumulations de neige ; la prudence est donc de rigueur. Mais il n’est pas évident d’évaluer les risques.
A 8h10, crampons aux pieds, piolet en main, nous sommes sur le départ ; nous avons décidé de rejoindre la crête, non pas au col de las Fouzès (1944m) car il y a une belle corniche, mais plus au Sud, sur le versant sud du Pic des Planes. Après, nous verrons.
Le St-Barth...
En 50 mn et après 400 mètres de dénivelé bien « drêt dans le pentu », la crête est atteinte, à quelques mètres du sommet du Pic des Planes (2063m). Les conditions pour grimper ont été bonnes, et là-haut, elles sont plutôt pas mal. Pas trop de neige, mais de la glace qui craque sous nos pas. Les herbes sont emprisonnées dans des glaçons, c’est assez impressionnant.
La crête menant à la Pique Rouge de Bassies
Sommet émergeant des nuages...
Le Valier fait lui aussi partie du décor...
Nous continuons notre progression jusqu’au Cot de Morech (2145 m) d’où nous voyons la difficulté lointaine. En effet, il nous est possible de continuer encore un peu, mais on voit bien que l’ascension du Pic de la Fouradade (ou des Fouzies – 2281m) ne sera pas possible : à gauche, corniche, à droite, du gaz. On ne pourrait faire autrement que de marcher sur la corniche, mais est-ce que ça tient ?
Dans le doute et par prudence, nous décidons de faire demi-tour. Fred est un peu frustré de ne pas aller jusqu’au Bassies, mais il se raisonne vite…
Sur le Cot de Morech
En descendant, nous croisons nos compagnons, partis ce matin une vingtaine de minutes avant nous et que nous avions doublés après avoir fait environ 150 à 200 mètres au-dessus du refuge.
Le Cot de Morech
Comme il est encore tôt et que le temps est magnifique, nous restons en crête et décidons de tenter le Pic de Cabanatous. Le vent pique à certains endroits, m’obligeant même à enfiler les gants de ski. J’ai froid ; sans doute manque-je d’un peu d’énergie… Il faut dire que j’en ai quand même laissé dans les 400 m de tout à l’heure !!! Je me ravitaille tant bien que mal en tentant de me protéger du vent avant de repartir, ragaillardie ! Nous parvenons au Cabanatous (2053m) où les nuages nous envahissent soudain. Nous avons à peine le temps de voir l’étang d’Alate qu’un voile nous cache le paysage. Nous ne sommes pas sûrs d’être sur le « vrai » sommet car il y a juste devant nous une autre cîme que Fred tentera en vain de gravir tandis que le vent me glace les fesses à travers le pantalon. Le GPS nous confirmera plus tard que nous étions bien au sommet.
Les étangs de Bassies vus de la crête
Au loin, le pic de Cabanatous
Fred tentant l'ascension de la pointe suivante
Voile de brume qui en se dissipant, laisse apparaître le paysage...
Nous poursuivons notre marche jusqu’au Port de Bassies (1933m) dans un paysage rendu cosmique/désertique par la brume qui va et vient, le soleil qui perce à travers ces nuages et la nature du relief aussi. C’est magique !
Nous allons faire un rapide aller-retour jusqu’au sommet côté 1977 m (appelons-le Roc Nègre – puisque le lieu est étonnamment nommé « plaine » de roc Nègre !!!) et rejoignons ensuite le GR10 au Port de Bassies qui nous ramène au refuge juste pour l’heure du repas, après 3h45 environ de crapahutage dans la montagne.
Au "Roc Negre"
De retour au refuge... Les nuages se dissipent rapidement
Il est à peine midi, nous avons tout notre temps pour profiter des lieux…
Après avoir mangé chaud, nous rechargeons les sacs des affaires que nous avions laissées au refuge ce matin, passons un coup de balai et la serpillière, laissons une petite bafouille dans le livre d’or et reprenons le chemin du retour. Il est 14 heures. Qu’il me semble bien long, ce chemin ! Au niveau du barrage de l’étang Majeur, nous allons faire un détour jusqu’à la bâtisse qui doit être un vestige des ouvrages électriques d’alors. Surprise ! Elle a été refaite ! Ce qui semblait n’être plus que 4 murs en août est maintenant une belle cabane avec des volets (donc probablement des vitres) et un toit neufs. Mais elle est fermée. Peut-être est-elle réservée aux pêcheurs ?
La cabane restaurée
...et telle qu'elle était cet été
Cairn de granit
Comme cet été, le dernier étang me semble bien éloigné du barrage… Et comme à l’aller, la partie entre le pont de pierre et la forêt me paraît très longue également.
D’ailleurs, je trouve que toute la descente est interminable !!! Il me semble même que nous mettons plus de temps à descendre qu’à monter ! Pourtant, nous n’allons pas si doucement…
On chemine avec trois jeunes randonneurs que nous doublons, et qui repassent devant lorsque nous faisons des pauses. Nous les « perdons » peu avant l’intersection et les retrouvons plus loin, assis sur la rambarde de sécurité de la petite route menant à la centrale électrique de Bassies. Ils ont l’air complètement hachés. En voyant leur allure et leur manque d’entrain évident pour terminer le parcours, je leur demande s’ils attendent le bus… Ca va, ils trouvent encore la force de rire !
Quant à nous, nous arrivons à la voiture à un peu plus de 17 heures, heureux de notre week-end « Bassies » !
Carte IGN 1/25 000 2148OT Vicdessos
Par-là, il y a aussi :
La Pique Rouge de Bassies en été (juillet 2012)
Le pic de Puntussan et le pic des 3 Comtes septembre 2012
Le pic près de Puntussan août 2013
L'étang de Montestaure octobre 2013
Le Mont Hourre mars 2014
Le pic de Brougat octobre 2014
Les piques Rouge de Bassies et de Belcaire août 2015
La pointe des 3 Comtes octobre 2017
Pique rouge de Bassies août 2018
De Saleix au vallon de l'Escale août 2019
Pique rouge de Bassies en boucle septembre 2019